PARIS (Reuters) – Vivendi a enclenché le processus de remboursement d’une partie de sa dette à la faveur de la cession de la majeure partie de sa participation dans Activision Blizzard, première concrétisation de la réorganisation en cours de ses activités.
Le conglomérat, qui a empoché 6,2 milliards d’euros de la vente de 85% de ses parts dans l’éditeur de jeux vidéo, a dit plusieurs fois que le produit des cessions mises en oeuvre dans le cadre de sa revue stratégique serait affecté en priorité au désendettement et à un retour aux actionnaires.
Le groupe, qui a également engagé des négociations exclusives pour céder ses parts dans l’opérateur Maroc Telecom, détenait une dette d’un montant 17,4 milliards d’euros au 30 juin 2013. Il est actuellement noté BBB par Standard & Poors, Baa2 par Moody’s et BBB par Fitch.
Dans un communiqué publié vendredi, Vivendi a annoncé qu’il prévoyait d’exercer des options de remboursement anticipé de l’intégralité d’un milliard d’euros d’obligations (3,50%) à échéance juillet 2015 et de 500 millions d’obligations (3,875%) à échéance novembre 2015.
Le conglomérat a précisé que le remboursement de ces obligations, qui représentent un total de 1,5 milliard d’euros, devrait intervenir le 11 novembre. Jeudi, il avait indiqué que son offre de rachat de 2,7 milliards de dollars d’obligations libellées en dollars avait été souscrite à hauteur de 72,33%.
Vivendi prévoit d’avoir remboursé par anticipation 2,1 milliards de dollars sur ce total de 2,7 milliards, soit 78% du total de ses lignes obligataires libellées en dollars, à la date du règlement le 15 novembre.
Au terme de ces deux opérations, le montant total des remboursements effectués devrait ainsi atteindre jusqu’à 3 milliards d’euros.
QUEL RETOUR AUX ACTIONNAIRES?
Pour l’agence de notation Moody’s, ces deux annonces vont dans la bonne direction en permettant au conglomérat de réduire le fardeau de sa dette.
« Nous nous attendons à ce que Vivendi donne la priorité à la réduction de la dette par rapport au retour aux actionnaires afin de maintenir des radios compatibles avec sa note actuelle Baa2 de façon durable », déclare Gunjan Dixit, chef analyste de Moody’s sur Vivendi, dans une réponse écrite à Reuters.
Il souligne toutefois que l’agence maintient une perspective négative sur la note en raison des incertitudes liées au projet du conglomérat de scinder ses activités télécoms et médias.
« Une scission de SFR constituera en particulier un défi et sera un processus consommateur de temps pour Vivendi de l’avis de Moody’s », explique l’analyste.
Vivendi, qui publiera ses résultats le 14 novembre, n’a pas souhaité faire de commentaires.
Dans la présentation de ses comptes semestriels, Vivendi évaluait à 6,5 milliards d’euros le montant de sa dette nette une fois retraitée de l’ensemble des projets de cession annoncés.
Au coeur des interrogations du marché figure le montant du retour qui pourrait être alloué aux actionnaires après la cession d’Activision et dans la perspective de la vente de Maroc Telecom.
Les analystes d’UBS estiment que le ratio d’endettement de Vivendi pourrait descendre de 3 à 1. Vivendi, notent-ils, aurait de la marge pour rendre jusqu’à 4 milliards d’euros aux actionnaires dans un scénario idéal, ce qui permettrait tout de même au groupe de ramener son ratio d’endettement à moins de deux.
Avec Leila Abboud et Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez
Reuters par Gwénaëlle Barzic
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