Économie

PSA pourrait céder Faurecia pour s’allier à Dongfeng

PSA Peugeot Citroën étudie la possibilité de céder sa participation dans Faurecia dans le cadre d"un éventuel rapprochement avec le groupe chinois Dongfeng Motor Group, ont déclaré à Reuters plusieurs sources proches du dossier. /Photo d"archives/REUTERS
PSA pourrait céder Faurecia pour s’allier à Dongfeng

LONDRES/SHANGHAI (Reuters) – PSA Peugeot Citroën étudie la possibilité de céder sa participation dans Faurecia dans le cadre d’un éventuel rapprochement avec le groupe chinois Dongfeng Motor Group, a-t-on déclaré à Reuters de plusieurs sources proches du dossier.

Faurecia a demandé à une banque conseil de se pencher sur le scénario d’une cession de la part de 57% de PSA dans l’équipementier automobile, soit sur le marché soit à un fonds de capital-investissement ou à industriel du secteur, ont précisé ces sources, qui ont requis l’anonymat en raison du caractère confidentiel du dossier.

Les discussions n’en sont toutefois encore qu’à un stade très préliminaire et restent subordonnées à la réussite du projet de rapprochement entre le constructeur automobile français et Dongfeng, ajoutent-elles.

PSA a déjà réduit ces dernières années sa présence au capital de sa filiale et il a toujours répété qu’il n’y avait pas de chiffre tabou pour le niveau de sa participation.

Des sources proches du dossier ont indiqué en octobre à Reuters que PSA préparait une augmentation de capital de trois milliards d’euros qui verrait l’Etat français et le chinois Dongfeng prendre chacun une participation de l’ordre de 20-30% dans le constructeur.

Toutefois, les négociations n’ont guère avancé depuis, ont-elle précisé cette semaine.

« Les discussions ont tendance à s’enliser », a observé l’une de ces sources.

PSA et Faurecia ont refusé de commenter ces informations.

PLUSIEURS FONDS INTÉRESSÉS PAR FAURECIA

Le constructeur français est « très impatient » de céder une participation significative de son capital à son partenaire chinois, mais le président Xu Ping n’est pas encore convaincu, a-t-on déclaré de source proche de Dongfeng.

« Dongfeng ne veut pas être un partenaire passif », a-t-elle ajouté.

PSA est de son coté moins enthousiaste à l’idée de devoir se séparer de sa participation dans Faurecia, qui est très rentable et qui rassure les agences de notation.

Sans le bénéfice opérationnel courant de l’équipementier (256 millions d’euros), la perte opérationnelle du constructeur aurait été bien plus lourde que les -65 millions publiés au titre du premier semestre.

Mais ce sacrifice pourrait être exigé par Bruxelles et Paris si l’Etat français devait de nouveau voler au secours de PSA.

Selon deux sources, des fonds de capital investissement comme Carlyle, KKR et Bain sont potentiellement intéressés par Faurecia.

KKR s’est refusé à tout commentaire tandis que Carlyle, CVC et Bain n’ont pas réagi dans l’immédiat.

Confronté à d’importantes difficultés financières sur fond de chute des ventes en Europe, PSA a déjà cédé pour deux milliards d’euros d’actifs en 2012, dont 75% de sa filiale de logistique Gefco et son siège de l’avenue de la Grande-Armée à Paris.

UN AUTRE SCÉNARIO À L’ÉTUDE, SUR BANQUE PSA

En cas de séparation, PSA et Faurecia suivraient un mouvement déjà amorcé dans le secteur automobile, notamment chez l’américain General Motors qui a engagé il y a une dizaine d’années son désengagement de sa filiale d’équipements Delphi, ou chez Ford avec Visteon.

Parallèlement, le constructeur étudie toujours un autre scénario, celui de la fusion de sa filiale de crédit automobile Banque PSA avec celle de la banque espagnole Santander, déjà partenaire de Banque PSA au Brésil. Un accord pourrait être signé au 1er trimestre 2014 sur ce dossier.

Les discussions se prolongent toutefois en raison de la complexité juridique du dossier et de l’hésitation de Santander à s’engager sur l’encours de prêts accordés par Banque PSA. La banque espagnole préférerait une alliance uniquement ciblée sur les nouveaux crédits.

Fin octobre, le président du directoire de PSA, Philippe Varin, avait exclu de céder une part majoritaire dans cette activité, sauvée fin 2012 grâce à une garantie de l’Etat de sept milliards d’euros.

« Ce qui est important pour notre activité commerciale, c’est d’avoir une banque captive », a-t-il dit à des journalistes. « Dans ce contexte, bien sûr, si des possibilités d’optimisation se présentent, nous les étudierons bien entendu. »

Après la publication de ces informations, les titres PSA et Faurecia ont clôturé respectivement en hausse de 1,7% et 1,85%, surperformant l’indice sectoriel européen (+0,38%).

Avec Gilles Guillaume et Laurence Frost à Paris, édité par Jean-Michel Bélot et Marc Angrand

 

Reuters par Sophie Sassard et Norihiko Shirouzu

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