PARIS (Reuters) – Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, qui sera remplacé courant 2014 par Carlos Tavares, devrait toucher une retraite chapeau de 21 millions d’euros, selon la CGT de Sochaux.
« Pour garantir la retraite chapeau de M. Varin, PSA a déjà mis de côté à son intention la modique somme de 20.968.000 euros. En retraite, M. Varin pourra continuer à toucher de PSA un million par an (2.740 euros par jour) », déclare le syndicat sur son site internet, avec à l’appui une copie du document de référence 2012 de l’entreprise.
Selon ce document, Philippe Varin a touché pour l’exercice 2012 une rémunération nette de 1.302.172 euros, après 1.302.700 en 2011.
Interrogé sur plusieurs médias, Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à l’usine d’Aulnay-sous-Bois, a dénoncé « un véritable scandale », jugeant « choquante » la somme provisionnée pour Philippe Varin. Il a souhaité que le dirigeant y renonce au regard des difficultés de l’entreprise.
PSA souligne de son côté que Philippe Varin ne part pas en retraite.
« Sa pension de retraite totale, y compris les régimes de retraites obligatoires et conventionnels, s’élèverait à environ 310 000 euros par an, après charges fiscales et sociales (sur la base des règles en vigueur) », précise le groupe dans un communiqué diffusé mardi soir.
Il souligne également que le régime de retraite d’entreprise est conforme aux recommandations du code de gouvernement d’entreprise Afep-Medef et a été approuvé par les actionnaires et que Philippe Varin a renoncé depuis 2011 à la part variable de son salaire.
Philippe Varin, 61 ans, nommé en juin 2009 à la tête de PSA, a engagé en 2012 un vaste plan social qui prévoit notamment la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de Paris.
Le président de l’UDI, Jean-Louis Borloo, a jugé « excessif » le montant de la retraite chapeau promise au président du directoire de PSA. « C’est déjà arrivé que des dirigeants y renoncent », a-t-il dit sur BFM TV et RMC Info, tout en soulignant que « le plus important, c’est de sauver PSA ».
L’ancien président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a estimé sur i>Télé « qu’il serait bienvenu » que les plus hauts dirigeants d’entreprises en difficulté décident d' »une diminution » de leurs avantages, voire d' »un renoncement » lorsque « les résultats ne sont pas satisfaisants ».
François de Rugy, coprésident du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) l’Assemblée, a dénoncé un « deux poids deux mesures » à PSA où « la direction négocie euro après euro » pour les salariés.
« Ça fait beaucoup trop, ça a même un parfum d’indécence », a-t-il déclaré sur RTL.
Sophie Louet, édité par Jean-Michel Belot
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