PARIS (Reuters) – Renault et PSA Peugeot Citroën vont annoncer la semaine prochaine la fin de plus de quarante ans de collaboration en France, laquelle prenait la forme de participations croisées dans deux sites de production d’organes mécaniques.
Le projet, qui concerne les usines de Douvrin et de Ruitz dans le Pas-de-Calais, sera présenté mardi lors de deux comités d’entreprise extraordinaires, ont indiqué des porte-parole des deux groupes.
« Renault et PSA étudient un projet d’évolution de leurs participations », a dit l’un d’entre eux, confirmant des informations rapportées par l’agence Bloomberg.
PSA va racheter la participation de 50% détenue par Renault dans l’usine de moteurs de Douvrin, qui produisait déjà depuis plusieurs années essentiellement pour Peugeot et Citroën. Renault rachètera quant à lui les 20% détenus par PSA dans l’usine de boîtes de vitesses de Ruitz (Société de transmissions automatiques, STA).
Les deux groupes ont souligné que le projet n’aurait pas d’impact sur l’emploi -le site de Douvrin emploie environ 3.000 personnes et celui de Ruitz 600- mais refusé d’évoquer les termes financiers de la transaction.
La fin de cette collaboration, entamée en 1969 dans une région frappée par la fermeture des mines de charbon, montre à quel point les destinées industrielles des deux constructeurs automobiles français ont divergé une quarantaine d’années plus tard.
Le premier moteur de l’usine, le moteur « X » commun aux deux groupes, a équipé à partir de 1972 les Peugeot 104 et Renault 14. La collaboration a culminé avec la production française d’un moteur V6 destiné à concurrencer les grosses motorisations allemandes, mais qui a été arrêté en 2011.
Aujourd’hui, le site produit côté Renault les petits moteurs essence de la Twingo mais le constructeur compte plusieurs autres usines de motorisations, en France (Cléon) et en Europe, et se fournit également chez son partenaire Nissan.
Côté PSA, dont des sources ont indiqué qu’ils préparait un rapprochement avec le chinois Dongfeng après son alliance avec General Motors, 80% des moteurs et boîtes de vitesse sont encore fabriqués en France: à Douvrin, où PSA a développé avec BMW des moteurs essence équipant la Mini, et à Trémery (Moselle), premier site mondial en volume pour la fabrication de moteurs diesel.
Gilles Guillaume et Gwénaëlle Barzic, édité par Wilfrid Exbrayat
Source : Reuters
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