PARIS (Reuters) – Les tarifs de la nouvelle banque mobile qu’Orange lancera dans quelques semaines en France constitueront une « rupture » par rapport à ceux pratiqués à l’heure actuelle, a déclaré mercredi le PDG de l’opérateur télécoms.
« On va essayer de le faire dans des conditions qui fassent que sur le plan économique, à la fois en terme de prix et en terme de transparence, on marque une véritable rupture par rapport à ce qui existe aujourd’hui dans le secteur de la banque en France », a assuré Stéphane Richard à l’occasion du Paris Fintech Forum.
Certains dirigeants bancaires français expriment en privé la crainte que l’irruption d’Orange sur leur marché n’entraîne une guerre de prix et un effondrement des marges similaire à celui qui a suivi l’entrée de l’opérateur Free sur le marché de la téléphonie mobile.
S’exprimant alors que des rumeurs ont fait état de possibles délais dans le lancement de ce nouveau service, le patron de l’opérateur historique a dit que le lancement de la nouvelle banque aurait lieu « dans quelques semaines », sans préciser la date.
Marc Rennard, le responsable des services financiers d’Orange sur mobile, a précisé à des journalistes qu’aucun retard n’avait été enregistré dans les préparatifs de lancement.
« Je pense que c’est le bon timing », s’est félicité par ailleurs Stéphane Richard, notant que la loi Macron, qui facilite les changements de banque pour les consommateurs, serait effective en février.
Orange Bank compte sur son portefeuille de 29 millions de clients mobiles en France et sur son réseau de 650 boutiques pour s’imposer rapidement dans le secteur bancaire, où il espère recruter deux millions de clients.
Des distributeurs seront installés dans les boutiques qui seront transformées pour accueillir les clients de la banque, a dit le PDG d’Orange, qui a aussi promis des innovations sans dévoiler ce que serait son offre en terme de produits et de prix.
BIENTÔT AU TOUR DE BPCE?
L’opérateur historique a pris 65% du capital de Groupama Banque pour créer Orange Bank et recruté André Coisne, l’ancien directeur général de Bforbank, la banque en ligne du Crédit agricole, pour la diriger.
Orange envisage de lancer un service bancaire dans d’autres pays après la France, a ajouté Stéphane Richard, qui a évoque l’Espagne et la Belgique.
Tiré par ING Direct et Boursorama (Société générale), la banque en ligne est encore loin de menacer en France l’hégémonie des réseaux traditionnels mais sa croissance pourrait à terme mettre en péril leur modèle économique, notamment celui de l’agence bancaire.
BPCE, seule grande enseigne française à ne pas posséder une filiale de banque en ligne, pourrait, grâce à l’acquisition en 2016 de la fintech allemande Fidor Bank, se lancer également sur ce créneau, estiment des observateurs du secteur.
La banque mutualiste doit présenter le 21 février un plan de transformation de son modèle de banque de proximité, où pourrait être annoncée son intention de dérouler en France le modèle de Fidor, qui propose notamment en Allemagne un modèle collaboratif de distribution de produits bancaires.
Interrogé par Reuters, François Pérol, patron de l’établissement bancaire qui regroupe les Banques populaires et les Caisses d’Epargne, n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce sujet.
(Julien Ponthus et Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)
Source : Reuters
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