LONDRES (Reuters) – L’Etat britannique souhaite sortir d’ici 2020 du capital d’Eurostar, le train à grande vitesse reliant la Grande-Bretagne à l’Europe continentale, a annoncé mercredi le ministère des Finances.
La Grande-Bretagne possède pour l’instant 40% du capital d’Eurostar par l’intermédiaire du groupe ferroviaire public London & Continental Railways (LCR). La SNCF française en détient 55% et la SNCB belge 5%.
Créée en 1994, la société a transporté 9,9 millions de passagers en 2012 et réalisé un chiffre d’affaires de 799 millions de livres (962 millions d’euros).
La sortie de l’Etat britannique du capital de la société s’inscrirait dans le cadre de la nouvelle politique d’investissement dans les infrastructures élaborée par Londres, qui donnera une large part à l’investissement privé.
Ainsi, les principaux assureurs britanniques prévoient d’investir 25 milliards de livres (30,2 milliards d’euros) dans des projets d’infrastructures au cours des cinq prochaines années, a expliqué le ministère des Finances à la veille du discours semestriel du chancelier de l’Echiquier, George Osborne, sur la situation économique.
Avec le vieillissement de nombre de centrales électriques dans le pays et l’engorgement des aéroports, des routes et des lignes de chemin de fer, le gouvernement britannique a fait de l’investissement dans les infrastructures l’une de ses priorités.
375 MILLIARDS DE LIVRES DE PROJETS SUR 20 ANS
Ce type d’investissement attire en général les assureurs parce qu’il offre un retour indexé sur l’inflation et que l’Etat s’en porte souvent garant.
Les six assureurs qui se sont engagés à apporter la somme de 25 milliards de livres sont Legal & General, Prudential, Aviva, Standard Life, Friends Life et Scottish Widows, une filiale de Lloyd’s Banking Group.
Selon Danny Alexander, vice-ministre des Finances, l’investissement promis par les assureurs « est un grand vote de confiance dans l’économie britannique ». Il a ajouté que l’enveloppe prévue contribuerait au financement des 100 milliards de livres de projets sur les sept prochaines années annoncés en juin.
Le ministère des Finances précise qu’il veut désormais superviser 375 milliards de livres de projets d’infrastructures sur les 20 prochaines années contre un total de 309 milliards qui avait été retenu l’an dernier.
Parmi ces projets figure la construction -par le japonais Hitachi- d’une nouvelle centrale nucléaire dans le nord du Pays de Galles.
Le gouvernement a précisé mercredi que ce projet recevrait une garantie publique afin que les investisseurs soient préservés de certains risques qui y sont associés.
EDF avait officialisé en octobre un accord global avec le gouvernement britannique pour la construction d’une centrale nucléaire à Hinkley Point C, dans le Somerset, d’un coût total de 16 milliards de livres sterling.
L’Etat devrait aussi offrir une garantie à l’extension du métro de Londres -un projet d’un milliard de livres- comme à d’autres projets routiers et ferroviaires.
David Milliken; Benoit Van Overstraeten et Marc Angrand pour le service français, édité par Marc Joanny
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