VIENNE (Reuters) – L’acquisition par Microsoft des activités de téléphonie mobile de Nokia recentre de fait le groupe finlandais sur NSN, sa division réseaux, désormais objet de toutes les spéculations allant d’une mise en Bourse à une fusion avec les activités concurrentes d’Alcatel-Lucent.
Entièrement restructuré et profitable, NSN constitue désormais le principal actif de Nokia aux côtés d’une activité de cartographie-géolocalisation et d’un précieux portefeuille de brevets.
Détenu à 100% par Nokia depuis le rachat des 50% de l’allemand Siemens, NSN a subi une réorganisation à la hache qui s’est traduite par 20.000 suppressions de postes, soit un quart de ses effectifs, son désengagement de la téléphonie fixe et sa spécialisation sur les infrastructures haut-débit pour la téléphonie mobile.
Valorisés par la banque d’investissement JP Morgan entre 6,07 milliards et 12,1 milliards d’euros selon les scénarios en somme des parties retenues, NSN fait figure de candidat idéal pour une introduction en Bourse.
« Ils (NSN) font désormais partie d’un groupe qui a deux autres activités assez indépendantes de mon point de vue », a déclaré Dan Bieler, analyste spécialisé sur les équipements de réseaux pour le consultant en technologies Forrester.
« Il (Nokia) ressemble de plus en plus à une sorte de holding. Est-ce que ce ne serait pas mieux d’éclater tout cela? », s’est-il interrogé.
« Je ne serais pas surpris qu’ils envisagent cela plus sérieusement maintenant », a-t-il ajouté.
L’activité de cartographie-géolocalisation est valorisée à 1,02 milliard d’euros par JP Morgan et les actifs de propriété intellectuelle -un portefeuille d’environ 10.000 brevets- à 5,64 milliards.
Dans le cadre du rachat des activités de téléphonie mobile pour 5,44 milliards d’euros, Microsoft débourse 1,65 milliard pour l’utilisation non exclusive de ces brevets pendant 10 ans avec une option pour obtenir les droits à perpétuité.
Une fusion de NSN avec Alcatel-Lucent a souvent été évoquée dans le passé, l’union de leurs forces étant présentée comme le meilleur moyen pour les deux acteurs de résister à la concurrence du chinois Huawei et du suédois Ericsson dans une industrie où la guerre des prix fait rage.
Alcatel-Lucent a terminé mardi la séance en hausse de plus 9% à la Bourse de Paris, signant la plus forte hausse de l’indice SBF 120.
Un rapprochement avec le français ou avec n’importe quel autre équipementier de réseaux est désormais moins intéressant pour NSN en raison de sa position solide sur les technologies des réseaux mobiles de quatrième génération, estime toutefois Dan Bieler.
Gartner, cabinet de consultants spécialisé sur les technologies de l’information, s’attend à ce que les investissements des opérateurs télécoms sur les réseaux LTE -Long Term Evolution, sur lesquels NSN est bien placé- atteignent 16,9 milliards de dollars l’année prochaine contre 10,8 milliards cette année.
Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat
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