PARIS (Reuters) – Paris espère rattraper son retard sur les grandes capitales du numérique en se dotant d’un incubateur géant pour start-up qui devrait accueillir à partir de 2016 les jeunes sociétés prometteuses du secteur dans l’imposante Halle Freyssinet.
La Ville de Paris doit présenter dans la soirée ce projet baptisé « 1000 Startups » qu’elle estime sans équivalent dans le monde de par sa taille.
Soutenu par les pouvoirs publics, il est financé en grande partie par Xavier Niel, le fondateur de la société Iliad qui compte parmi les plus grosses fortunes de France.
« Paris est une ville magique, une ville qui attire des gens du monde entier et où se développe une véritable énergie autour du numérique. Mais les jeunes entreprises qui voudraient s’y installer manquent de lieux pas chers, pratiques, équipés en haut débit ou en services partagés », a expliqué le dirigeant au Journal du Dimanche.
Si la France peut se targuer d’avoir donné naissance à de véritables pépites de l’internet telles Vente-Privée ou Deezer, plusieurs belles aventures ont échappé au giron français pour passer sous la coupe de concurrents étrangers, disposant souvent de moyens financiers nettement supérieurs.
Même si la situation a beaucoup évolué ces dernières années notamment en termes de financements, de nombreux experts pointent le manque d’écosystèmes « start-up friendly » comme il peut en exister ailleurs dans la Silicon Valley mais aussi à Londres ou en Israël.
Le projet d’incubateur doit combler en partie ce manque en réunissant dans un même espace de 30.000 mètres carrés les jeunes entreprises innovantes de l’Hexagone avec l’ambition de leur offrir une plus grande visibilité.
DAVANTAGE DE VISIBILITÉ
« Un lieu physique qui incarne l’écosystème c’est un bon instrument », a déclaré à Reuters Jean-David Chamboredon, dirigeant du fonds de capital-risque Isai qui investit dans les pépites du web.
« Du point de vue de la communication, c’est un outil qui peut être très utile vis-à-vis des investisseurs internationaux. Londres le fait très bien et c’est une bonne chose que Paris essaie de rivaliser avec les mêmes armes. »
Situés dans le XIIIe arrondissement, non loin de la BNF, les locaux de la Halle Freyssinet, qui étaient promis à la destruction, ont été choisis pour héberger cet incubateur.
Bâtiment d’architecture industrielle fait de verre et de béton, il va subir des travaux de rénovation qui débuteront l’an prochain sous la houlette de l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
La mairie de Paris a racheté les locaux à la SNCF pour 70 millions d’euros en vue de les revendre au consortium chargé du projet. Elle prendra à sa charge des aménagements publics, dont la construction de logements sociaux.
Egalement partie prenante du projet, la Caisse des dépôts (CDC) prendra une participation dans la société créée pour le projet tandis que le reste sera financé par Xavier Niel à titre personnel, un investissement estimé à 120 millions selon plusieurs médias. Ce montant n’a pas été officiellement confirmé.
Le dirigeant d’Iliad s’est déjà investi dans le soutien aux jeunes pousses du numérique via son fonds Kima Ventures. Il est également à l’origine de l’école informatique « 42 » et compte parmi les parrains de l’Ecole européenne des Métiers de l’Internet.
« C’est intéressant que quelqu’un comme Xavier Niel s’engage dans un projet comme celui-là parce que cela ressemble à ce qui se passe dans la Silicon Valley, où ceux qui ont réussi dans le numérique soutiennent les jeunes pousses et les nouveaux entrants, et c’est exactement ce qui va être fait à travers cet incubateur », a souligné Jean-Louis Missika, adjoint à la mairie de Paris chargé de l’innovation et de la recherche, sur BFM.
Edité par Dominique Rodriguez
Reuters par Gwénaëlle Barzic
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