(Reuters) – BlackBerry a annoncé lundi qu’il renonçait à se mettre en vente, abandonnant ainsi la principale option qu’il étudiait pour tenter de se relancer, préférant remplacer son directeur général et lever un milliard de dollars (741 millions d’euros) auprès d’investisseurs institutionnels.
L’action du constructeur canadien de « smartphones », en grande difficulté, chutait de plus de 15% sur le Nasdaq, à 6,55 dollars.
« Nous sommes désormais retombés dans la spirale baissière », a commenté Colin Gillis, analyste de BGC Partners. « Ils ont un milliard de dollars de plus, ce qui leur permet de gagner du temps (mais) les rumeurs négatives vont continuer. »
Incapable de boucler une offre de rachat, le groupe a annoncé qu’il lèverait des capitaux frais par le biais d’un placement privé d’obligations convertibles, auquel son premier actionnaire, l’assureur canadien Fairfax Financial Holdings, souscrira à hauteur de 250 millions.
BlackBerry n’a pas précisé l’identité des autres souscripteurs, disant seulement que ces investisseurs auraient la possibilité d’acheter à nouveau pour 250 millions de dollars d’obligations après la clôture de la transaction.
Fairfax avait dévoilé fin septembre une offre de rachat de l’ensemble de BlackBerry au prix de neuf dollars par action mais il semblait ces derniers jours peiner à boucler le financement de cette opération de 4,7 milliards de dollars.
Le directeur général de BlackBerry, Thorsten Heins, sera remplacé par John Chen qui assurera l’intérim dans l’attente d’un successeur et sera nommé président exécutif.
John Chen a dirigé par le passé Sybase, un éditeur de logiciels de gestion de bases de donnes racheté en 2010 par le groupe allemand SAP. Il travaillait depuis l’an dernier pour le groupe de capital-investissement Silver Lake.
Dans un entretien à Reuters, ce dernier a souligné qu’il n’était pas question de fermer l’activité combinés. « Je sais que nous avons suffisamment d’éléments pour bâtir une entreprise qui tienne sur la durée », a-t-il dit.
BlackBerry, un pionnier des smartphones, s’est fait progressivement dépasser par l’iPhone Apple et les combinés fonctionnant avec le système d’exploitation Android mis au point par Google.
Il a fait état en septembre d’une perte trimestrielle de près d’un milliard de dollars, liée entre autres aux mauvaises performances commerciales de son modèle Z10.
Des sources proches du dossier avaient rapporté la semaine dernière que la société discutait avec plusieurs grands groupes de haute technologies.
SAP, Cisco Systems, Google, Lenovo et Samsung Electronics, LG Electronics et Intel avaient auparavant été cités comme des partenaires potentiels.
« L’investissement de Fairfax permet à la société de gagner du temps, et elle en avait cruellement besoin, mais il lui faut une nouvelle stratégie, plus que jamais », observe Jan Dawson, analyste en chef des télécoms chez Ovum.
Allison Martell et Euan Rocha, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand
Reuters par Euan Rocha et Allison Martell
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