WASHINGTON (Reuters) – Barack Obama a nommé mercredi Janet Yellen à la présidence de la Réserve fédérale des Etats-Unis, un choix accueilli avec soulagement par les marchés financiers, qui l’interprètent comme la promesse d’une réduction en douceur du soutien de la Fed à l’économie.
Cette nomination, qui devrait être validée sans grande difficulté par le Sénat, fera de Janet Yellen, 67 ans, la première femme à diriger la plus puissante banque centrale du monde après le départ, prévu le 31 janvier, de l’actuel président Ben Bernanke, en poste depuis 2006.
Cette économiste, actuellement vice-présidente de l’institution, est réputée partisane d’une politique volontariste de soutien à l’économie par le biais de taux d’intérêt bas et d’achats à grande échelle sur les marchés obligataires.
Son arrivée augure donc d’un changement dans la continuité en matière de politique monétaire, une perspective favorable aux marchés financiers, peu friands d’incertitude et de grands bouleversements.
Après l’annonce de Barack Obama, Janet Yellen s’est engagée à promouvoir l’emploi, la stabilité des prix et des marchés financiers robustes et stables.
« Trop d’Américains ne peuvent toujours pas trouver d’emploi et s’inquiètent de savoir comment ils vont régler leurs factures et ramener quelque chose chez eux. La Réserve fédérale peut aider si elle fait son travail correctement », a déclaré Janet Yellen.
Après l’annonce de Barack Obama, Janet Yellen s’est engagée à promouvoir l’emploi, la stabilité des prix et des marchés financiers robustes et stables.
« Trop d’Américains ne peuvent toujours pas trouver d’emploi et s’inquiètent de savoir comment ils vont régler leurs factures et ramener quelque chose chez eux. La Réserve fédérale peut aider si elle fait son travail correctement », a déclaré Janet Yellen.
Ces derniers mois, les spéculations sur une possible réduction des achats d’obligations de la Fed ont eu pour effet une baisse des Bourses, d’importants flux de capitaux vers les Etats-Unis au détriment des pays émergents et une dépréciation des monnaies de plusieurs de ces derniers, Inde et Brésil en tête.
La Fed a finalement opté le mois dernier pour le statu quo en maintenant ses achats de titres à 85 milliards de dollars par mois.
« Grâce à Dieu, c’est Yellen qui va être nommée dans les circonstances actuelles. Personne n’a envie de changement au sein de la banque centrale en ce moment », commente Dan Fuss, gérant de portefeuille chez Loomis Sayles. « Le choix de Yellen représente une incertitude de moins pour des marchés déjà nerveux. »
De fait, cette nomination intervient en plein blocage budgétaire et politique à Washington avec le « shutdown », la fermeture de la plupart des administrations fédérales en l’absence d’accord au Congrès sur le budget.
LA FEMME LA PLUS PUISSANTE DU MONDE
Janet Yellen n’était initialement pas favorite pour succéder à Ben Bernanke : Barack Obama ne s’est tourné vers elle qu’après l’abandon de Lawrence Summers, son ancien conseiller économique, qui a jeté l’éponge face à l’opposition d’une partie des démocrates.
Au Sénat, Janet Yellen, qui a enseigné l’économie à la prestigieuse université californienne de Berkeley, peut compter sur le soutien de la quasi-totalité des élus démocrates, mais les voix des républicains sont loin de lui être acquises.
De nombreux élus du « Grand Old Party » craignent de voir la politique très accommodante de la Réserve fédérale favoriser la formation de nouvelles bulles spéculatives et la résurgence de l’inflation.
« J’ai voté contre la nomination initiale de Janet Yellen comme vice-présidente de la Fed en 2010 à cause de ses idées de ‘colombe’ en matière de politique monétaire », a dit Bob Corker, sénateur républicain du Tennessee, dans un communiqué. « Nous allons étudier soigneusement son parcours depuis ce moment-là mais je n’ai connaissance de rien qui suggère qu’elle ait changé d’idées. »
Son collègue Richard Shelby, de l’Alabama, s’est dit préoccupé par « son penchant pour la planche à billets » et ses opinions favorables à la régulation du secteur bancaire.
Ces réserves ne devraient pas suffire à empêcher Janet Yellen de réunir les 60 voix nécessaires à sa confirmation par le Sénat, où les démocrates disposent d’une majorité de 54 sièges.
A la tête de la Fed, Janet Yellen deviendrait sans conteste la femme la plus puissante du monde. Avec deux atouts: elle connaît très bien la Réserve fédérale, dont elle a été l’un des gouverneurs dès 1994, et elle a l’expérience des cercles du pouvoir, ayant entre autres dirigé les Conseil des conseillers économiques de Bill Clinton à la Maison blanche.
Au sein de la Fed, elle a notamment oeuvré à améliorer la politique de communication de l’institution envers les marchés financiers, un effort de transparence qu’elle juge capital pour assurer l’efficacité de la politique monétaire. Elle a notamment milité longtemps en faveur de la fixation d’un objectif chiffré d’inflation, adopté pour la première fois l’an dernier.
Bertrand Boucey et Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison
Reuters par Mark Felsenthal et Jeff Mason
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