(Reuters) – Alcoa et une de ses coentreprises ont accepté de payer 384 millions de dollars (282,2 millions d’euros) pour mettre fin à des enquêtes des autorités américaines sur des accusations de corruption au Bahrein, versant ainsi l’une des plus lourdes amendes dans ce type d’affaire aux Etats-Unis.
Les investigations du département de la Justice et de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, s’étaient concentrées sur deux des filiales de la coentreprise, Alcoa World Alumina et Alcoa of Australia, accusées d’avoir versé des pots-de-vin à Aluminium Bahrain (Alba) pour obtenir des contrats de fourniture de matières premières.
Selon la SEC, Alcoa a manqué des contrôles internes suffisants pour empêcher et détecter pour plus de 110 millions de dollars de pots-de-vin versés à Alba par le biais d’un consultant basé à Londres entre 1989 et 2009.
Cet arrangement s’inscrit dans un contexte de vigilance accrue des autorités américaines sur les pratiques des entreprises pour obtenir des contrats à l’étranger.
Le département de la Justice enquête aussi sur des accusations visant Wal-Mart au Mexique, au Brésil, en Chine et en Inde, le numéro un mondial de la distribution étant soupçonné d’avoir effectué des paiements illicites pour obtenir des autorisations d’ouverture de magasins.
Wal-Mart a devancé ces actions en dépensant des centaines de millions de dollars en enquêtes internes.
A ce jour, le plus important arrangement entre une entreprise et la SEC relayée par le département de la Justice a concerné le groupe allemand Siemens, qui a accepté de payer 800 millions de dollars pour mettre fin à des accusations de corruption en 2008.
Le règlement de 384 millions de dollars d’Alcoa est le quatrième plus important jamais négocié, a précisé le département de la Justice.
Après cette annonce, Alcoa a fini en baisse de 1,29% à Wall Street, à 10,69 dollars, en attendant la publication de ses résultats à la clôture. Le groupe a fait savoir que l’amende se traduirait par une charge de 288 millions de dollars dans les comptes du quatrième trimestre.
Allison Martell, avec la contribution de Kristin Ridley à Londres ; Véronique Tison pour le service français
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