LONDRES (Reuters) – Vodafone a annoncé lundi le rachat du câblo-opérateur espagnol Ono pour 7,2 milliards d’euros, dernière acquisition en date de l’opérateur télécoms britannique pour redéployer ses activités en Europe.
Vers 9h50, le titre Vodafone progressait de 0,88% à 224,10 pence à la Bourse de Londres alors que l’indice regroupant les valeurs télécoms européennes prenait 0,58%.
Dans un communiqué, Vodafone souligne que le rachat d’Ono lui permettra de proposer une offre « quadruple play » (téléphonie fixe, mobile, télévision et internet) en Espagne, marché très concurrentiel.
Vodafone précise tabler sur des synergies de coûts et d’investissements d’environ 240 millions d’euros, avant coûts d’intégration, d’ici la quatrième année après la finalisation de la transaction.
Vodafone estime également que le rachat d’Ono aura un effet relutif sur le bénéfice par action ajusté et sur la génération de trésorerie dès la première année pleine.
« La combinaison de Vodafone et d’Ono crée un prestataire de communications intégré en Espagne et représente pour Vodafone une attrayante opportunité de création de valeur », estime Vittorio Coloa, directeur général de l’opérateur britannique, cité dans le communiqué.
Vendredi, des sources proches du dossier avaient dit que l’opérateur télécoms britannique et les actionnaires d’Ono étaient proches d’un accord.
Pour Vodafone, qui dispose d’un important trésor de guerre après la vente pour 130 milliards de dollars (93,7 milliards d’euros) de ses parts de Verizon Wireless à Verizon, le rachat d’Ono est la troisième acquisition en deux ans sur le marché européen du haut débit.
Au cours du second semestre 2013, Vodafone a ainsi finalisé le rachat de Kabel Deutschland pour 7,7 milliards d’euros. Au premier semestre 2012, le groupe avait mis la main sur le britannique Cable & Wireless pour quelque 1,2 milliard d’euros.
VALORISATION D’ONO EN LIGNE AVEC LES DERNIÈRES TRANSACTIONS
Avec l’américain Liberty Global et, dans une moindre mesure Numericable, Vodafone est l’un des principaux acteurs de la recomposition du secteur du câble en Europe.
Contrairement aux opérateurs télécoms européens, les câblo-opérateurs ont enregistré une croissance soutenue de leurs ventes ces dernières années, grâce notamment à leur développement dans le très haut débit.
Leurs réseaux, conçus initialement pour la télévision, permettent désormais de faire transiter des services vocaux et des données à des vitesses souvent cinq fois supérieures à celles proposées par les opérateurs télécoms.
Comme Ono, qui revendique 1,9 million de clients avec un réseau qui couvre 70% du territoire espagnol, a bâti ses infrastructures après les autres opérateurs télécoms et câblo-opérateurs, il offre une vitesse haut débit allant jusqu’à 200 megabits par seconde, soit 20 fois la vitesse moyenne de ses rivaux.
Ono, surtout présent dans les parties rurales du pays, a fait état la semaine dernière d’un chiffre d’affaires 2013 de 1,598 milliard d’euros, en hausse de 1,6%.
Le groupe, qui avait approuvé le principe d’une introduction en Bourse, avait repoussé une première offre de Vodafone en février.
Les fonds de capital-investissement Providence Equity Partners, Thomas H. Lee Partners, CCMP Capital Advisors et Quadrangle Capital possèdent au total 54% d’Ono selon le site internet de ce dernier.
A 7,2 milliards d’euros, le prix proposé par Vodafone représente 10,4 fois l’objectif de génération de trésorerie d’Ono, un ratio conforme à celui retenu d’autres transactions ayant récemment impliqué des câblo-opérateurs.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)
Reuters par Kate Holton
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