PEKIN/SHANGHAI (Reuters) – En choisissant Wuhan pour son implantation en Chine, Renault va contribuer à faire de la ville, siège de son partenaire local Dongfeng Motor Group, le Detroit du pays.
Dans le cadre d’une coentreprise détenue à parts égales, Renault et Dongfeng vont investir 77,6 milliards de yuans (934 millions) à la construction d’une usine à Wuhan, qui produira dans un premier temps 150.000 véhicules par an.
Wuhan est située 700 kilomètres à l’Est de Shanghaï, au confluent du Fleuve Bleu et de la rivière Han. La ville et la zone urbaine qui l’entoure comptent quelque 17 millions d’habitants.
Le gouvernement de Wuhan a l’ambition de faire de la ville un important centre manufacturier dans le secteur automobile ainsi qu’un « hub » logistique, une politique qui est à l’origine d’une frénésie de construction dans la région.
Grâce à sa position centrale et ses réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux, Wuhan est mieux placée que n’importe quelle autre ville pour devenir le Detroit chinois, la faillite en moins, a déclaré Peng Zhimin, chercheur en économie régionale.
Plus précisément, il voit Wuhan comme une combinaison de Detroit, berceau de l’industrie automobile américaine et Chicago, le plus important noeud de transport de l’Amérique du Nord.
« Wuhan a la réputation d’être un Chicago oriental. Elle a un système de logistique et de transport développé, qui lui donne un avantage. Il est facile de fournir des véhicules et des pièces via la Fleuve Bleu à des clients, par exemple, à Shanghaï.
La coentreprise nouée par Dongfeng et Renault vient s’ajouter à celles que le deuxième constructeur chinois a déjà mis sur pied avec Nissan, Honda et PSA Peugeot Citroën, toutes trois basées à Wuhan.
Honda, Dongfeng et PSA assemblent déjà des voitures dans Wuhan et ses environs.
La ville a également été choisie par General Motors et son partenaire chinois SAIC Motor pour la construction d’une usine de 300.000 voitures par an.
Wuhan, dont la capacité de production est actuellement d’environ un million de véhicules par an, veut porter ce total à trois millions d’ici 2016.
D’autres villes, telles que Chengdu et Shenyang s’efforcent de devenir de centres de production automobile. Ces ambitions amènent les responsables de la politique industrielle du pays à redouter le spectre d’une surcapacité dans le secteur.
Premier marché automobile mondial, la Chine connaît actuellement une phase de ralentissement de sa croissance.
Norihiko Shirouzu et Samuel Shen; Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot
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