LONDRES (Reuters) – Le conseil de surveillance de PSA a approuvé un projet d’alliance avec Dongfeng qui verrait le constructeur chinois et l’Etat français prendre des participations majoritaires dans le constructeur à un prix 40% inférieur au cours actuel de l’action, a-t-on appris mercredi de source au fait du dossier.
Le conseil a convenu d’engager des négociations finales sur une augmentation de capital de 3,5 milliards d’euros dans le cadre de laquelle Dongfeng et la France prendraient chacun 20% du capital, a indiqué la source sous couvert d’anonymat.
Le prix de l’augmentation de capital serait fixé en dessous de 7 euros par action, et peut-être jusqu’au prix indicatif de 6,85 euros proposé par Dongfeng, a ajouté la source.
L’action PSA Peugeot Citroën a clôturé mercredi à 11,50 euros.
Un porte-parole du groupe a refusé de commenter les discussions en cours sur des partenariats. Le gouvernement français n’a pas fait de commentaire et aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de Dongfeng.
PSA, l’un des constructeurs les plus touchés par la crise du marché automobile européen, a engagé un plan de réduction de ses effectifs et de ses capacités de production pour tenter d’endiguer ses pertes de cash d’ici deux ans.
Le président du directoire, Philippe Varin, qui doit céder sa place à l’ancien numéro deux de Renault Carlos Tavares courant 2014, a déjà déclaré que PSA explorait l’idée de renforcer ses relations avec Dongfeng, avec qui il possède déjà une co-entreprise en Chine.
Des sources ont dit à Reuters en octobre que les deux groupes discutaient de la manière d’élargir leur coopération à d’autres pays d’Asie après une augmentation de capital de plusieurs milliards d’euros.
Le Financial Times a rapporté mercredi que l’intention était de cibler de nouveaux marchés en Asie du Sud-Est, en échange d’un transfert de technologies de PSA vers Dongfeng.
L’importante décote évoquée dans le projet d’augmentation de capital, approuvé par le conseil de surveillance mardi, reflète la dégradation des conditions d’activité et le poids des effets de change négatifs depuis que le groupe a promis de réduire de moitié sa consommation de free cash flow opérationnel à 1,5 milliard d’euros en 2013, a ajouté la source.
La proposition, dans ses grandes lignes, porte sur une augmentation de capital réservée à l’Etat et à Dongfeng, accompagnée d’une augmentation de capital préférentielle avec droits de souscription pour les actionnaires existants.
A l’issue de l’opération, la famille Peugeot perdrait le contrôle du groupe car sa participation serait diluée de 25,4% du capital actuellement à 15% environ, même en participant pour partie à l’augmentation de capital préférentielle, a précisé la source.
L’effet serait encore plus dilutif pour General Motors, qui possède une participation de 7%, ou pour tout autre actionnaire qui ne prendrait pas part à l’augmentation de capital.
La source a ajouté que PSA espérait conclure un accord en janvier ou février.
Avec Laurence Frost, Gilles Guillaume et Jean-Baptiste Vey pour le service français
Reuters par Sophie Sassard
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