LONDRES (Reuters) – Le gouvernement britannique a franchi jeudi une nouvelle étape dans la plus importante privatisation lancée depuis près de vingt ans en annonçant que la majorité du capital de Royal Mail serait cotée en Bourse dans les prochaines semaines.
Londres a expliqué que la part exacte du capital de l’entreprise qui serait cédée au privé dépendrait des « conditions de marché ». La majorité des analystes s’attendent à ce que l’introduction en Bourse valorise Royal Mail de deux à trois à milliards de livres sterling (2,4 à 3,5 milliards d’euros).
Le groupe britannique de services postaux, dont les origines remontent à près de 500 ans, emploie quelque 150.000 salariés, à qui 10% des actions seront réservées. Il n’a plus aucun lien avec le Post Office, l’exploitant du réseau britannique de bureaux de poste.
Royal Mail, dont le chiffre d’affaires dépasse neuf milliards de livres, a plus que doublé son bénéfice au cours de l’exercice fiscal qui s’est achevé le 31 mars, et Michael Fallon, le ministre des Entreprises, a fait état d’un vif intérêt de la part d’investisseurs britanniques et étrangers.
Le syndicat Communication Workers’ Union (CWU), qui représente la majorité des salariés, s’oppose cependant à cette vente au privé, qu’il ne juge pas nécessaire et dont il pense qu’elle pourrait menacer la qualité des services, ainsi que les conditions de travail et de rémunération des employés.
La CWU devrait lancer un préavis de grève la semaine prochaine si aucun accord salarial couvrant la période qui suivra la privatisation n’est conclu avec Royal Mail, mais Michael Fallon a estimé jeudi qu’un tel mouvement social ne perturberait l’introduction en Bourse.
« Les services assurés six jours par semaine, sur lesquels nous comptons tous, ainsi que les entreprises, ils sont entièrement garanti par la loi et cela ne changera pas », a-t-il déclaré à la BBC.
Au cours des 19 dernières années, trois précédentes tentatives de privatisation, totale ou partielle, de Royal Mail ont échoué, en particulier à cause du manque de soutien au sein des majorités parlementaires successives, qu’elles soient travailliste ou conservatrice.
Royal Mail a annoncé avoir obtenu 1,4 milliard de livres de facilités de crédit auprès d’un syndicat bancaire, ce qui devrait réduire de façon conséquente la charge de la dette du groupe.
Neil Maidment; Marc Angrand et Julie Dury pour le service français
Source : Reuters
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