TOULOUSE (Reuters) – Airbus a testé un radar qui permettra de détecter les nuages de cendres volcaniques et de limiter les perturbations comme celles qui, en 2010, avaient provoqué l’annulation de plus de 100.000 vols dans le ciel européen, ont annoncé jeudi ses concepteurs.
L’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull avait alors fait perdre des millions d’euros aux compagnies aériennes.
« Nous sommes au commencement d’une invention qui pourrait, à terme, devenir une solution indispensable pour l’aviation commerciale, afin d’empêcher à l’avenir des perturbations à grande échelle liées aux cendres volcaniques », déclare Charles Champion, vice-président exécutif de l’ingénierie chez Airbus.
Le radar, baptisé « Avoid », a effectué un test grandeur nature le 30 octobre au-dessus du golfe de Gascogne.
Un Airbus A400M en provenance de Toulouse a lâché une tonne de cendres volcaniques islandaises et un Airbus A340 équipé du radar a détecté le nuage, d’un diamètre de 2,8 kilomètres, à 60 kilomètres de distance.
Cette technologie détecte et mesure la concentration de cendres volcaniques dans l’atmosphère. Elle permet donc aux avions de voler même en présence de nuages de cendre invisibles à l’œil nu dans l’atmosphère.
Easyjet, partie prenante du projet développé par la société norvégienne Nicarnica, annonce qu’elle pourrait « équiper une partie de sa flotte actuelle de capteurs autonomes d’ici la fin de l’année 2014 ».
« Il s’agit d’un moment important de la phase finale des tests de la technologie Avoid, qui nous mènera à la prochaine étape : celle des certifications commerciales », explique Ian Davies, directeur technique de l’ingénierie et de la maintenance chez EasyJet.
L’Islande connaît une éruption volcanique explosive en moyenne tous les cinq ans.
« Quand le vent vient du Nord-Ouest, les cendres sont transportées vers l’Europe », dit Magnus Tumi Gudmundsson, de l’Institut islandais des Sciences de la Terre en Islande. « Les dernières éruptions de deux des volcans islandais les plus actifs, Hekla et Katla, commencent à dater et leur prochaine éruption doit donc être considérée comme imminente. »
Guillaume Serries, édité par Yves Clarisse
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