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Notre Dame de Paris et autres Monuments : l’Avant et le Toujours

Notre Dame de Paris et autres Monuments : l’Avant et le Toujours

LA TRAGÉDIE FACE À LAQUELLE NOTRE DAME DE PARIS, par l’action des services de secours et d’intervention, et la planification de la gestion de la crise par les autorités compétentes, est sorti debout mais atteinte, malgré l’implacabilité du feu couvant dont elle fut la victime sous les yeux impuissants du monde, outre l’élan de générosité suscité, doit interroger sur ce point :

Que faire ?

La spécificité de l’architecture, mais plus encore, celle des matériaux d’époque, interdit-il de penser le futur de ce symbole brisé, alors même qu’une part de son passé vient d’être réduite en cendres ?

Comment reconstruire, lorsque l’œuvre bâtie l’a été avec le vécu et le savoir-faire de l’époque, en l’occurrence ici au XIIe siècle premièrement ?

Que se serait t’il passé si l’incendie avait, comble du malheur, ravagé tout l’édifice ?

L’Église Notre Dame de Paris n’aurait t-elle eu plus aucune existence ni valeur, puisque aucune matière tangible ?

Aurait t-on alors décidé d’ériger sur le rien laissé par la catastrophe un espace vierge de recueillement et de souvenir, comme à New York, au lieu connue sous le nom de Ground Zero ?

Aurait t-on décidé d’entreprendre sa reconstruction pour que jamais ne meure ce monument dans nos vies, comme dans notre regard ?

Comment aurait été reconstruit, alors qu’il ne reste plus de lui que poussière et fumée, l’un des monuments les plus emblématiques de France et du monde ?

Aurait t-on décidé de reconstruire la vénérable cathédrale en incorporant dans l’élaboration et les travaux, outre l’esthétique d’origine, les moyens modernes et les techniques les plus avancées, les plus sûres et éprouvées de notre temps, pour les mille ans à venir ?

Aurait t-on repensé sa structure, son architecture comme ses ornements, de sorte qu’ils ne s’émouvront de quelque incendie ou malencontreux incident, volontaire ou non ?

Ou alors nous arrêterons nous sur l’ambition louable de reprendre le même cheminement et les mêmes outils
-car la charpente comme la poulie ne sont que des outils servant un plus grand dessein au sein de la construction, à savoir la conservation et le fonctionnement de celui-ci- usés par les Pères bâtisseurs ?

Bâtisseurs d’avenir qui ont fait ce qu’ils ont fait, et pu ce qu’ils ont voulu, mais ce à un instant T qui, il faut le rappeler, est si éloigné, de tant d’années, de tant d’âges et de tant de génie(s) et d’expériences qu’il se pourrait bien qu’il serait faire injure à notre histoire et à l’humanité de ne prendre enseignement et morale de tout ce dont nous nous sommes rendus capables depuis 1163, et de ne prendre contrat avec notre propre avenir.

Est-il assuré que les bâtisseurs du Moyen-Age ont utilisé telle matière, telle charpente par choix, par convenance artistique, ou alors l’on t-il fait, en connaissance de cause car ils l’estimaient le plus juste, le plus adapté, le plus adéquat, résistant … en leur temps ?

Est-il assuré que si Gustave Eiffel avait vécu au Moyen-Age il aurait pu mettre sur pied la Tour portant son nom, de son vivant, quand bien même il l’en aurait eu l’idée et la volonté ?

Est-il assuré qu’Eiffel n’aurait user de nos technologies et de nos savoirs modernes si il avait pu construire son chef d’œuvre de nos jours ?

Est-il véritablement assuré que les moyens sont un choix, et non une adaptation ?

Est-il assuré que ce qui importait plus que tout à ceux, et nous leur rendons grand et infini hommage ici, qui ont participé à la construction de Notre Dame de Paris, comme à celle de tout autre édifice singulier, était la construction plus que le fini, le résultat, l’allure et le message lui-même ?

Préférons-nous une flèche d’époque qui s’effondre, à un sommet, comme un édifice, qui de par les efforts et les réflexions, les attentions renouvelées tient et se tient prête contre sa propre vulnérabilité de donnée existante. Vulnérabilité acquise lors de son élévation, qui la maintient sous l’épée de Damoclès que constitue sa corruption et son anéantissement face à l’épreuve du temps et dans le présent cas, de l’accident ?

Est-il possible et souhaitable de s’adapter, dans cette lutte de tous les instants contre le dépérissement et la destruction, d’après la pensée de Von MOLTKE l’Ancien:

« LA GUERRE EST UNE AFFAIRE D’EXPÉDIENTS » ?

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