TOKYO (Reuters) – Sony a déclaré jeudi n’avoir aucune intention de céder ses actifs dans le cinéma et les contenus vidéo après avoir inscrit dans ses comptes une charge de dépréciation d’un milliard de dollars (927 millions d’euros).
Le groupe japonais, qui a parallèlement abaissé sa prévision de bénéfice d’exploitation annuel, a au contraire dit vouloir redresser son activité cinéma en explorant de nouveaux canaux de distribution et en exploitant différemment ses personnages.
« Nous croyons dans le potentiel de hausse à long terme des films », a dit le directeur financier, Kenichiro Yoshida, lors d’une conférence sur les résultats, réaffirmant que Sony continuait de considérer cette activité comme importante.
La dépréciation de l’activité vidéo et cinéma, liée à la baisse du marché des DVD et Blu-ray, a conduit Sony à réduire de 11% sa prévision de bénéfice d’exploitation pour l’ensemble de l’exercice fiscal à 240 milliards de yens (1,97 milliard d’euros). Le groupe tablait auparavant sur 270 milliards de yens.
La révision à la baisse aurait pu être encore plus importante si un yen faible et un redressement de l’activité de capteurs d’images, qui avait été affectée par le tremblement de terre survenu en avril dans l’archipel, n’avaient pas en partie compensé les déboires enregistrés dans le cinéma.
La division de semi-conducteurs du groupe, qui fabrique notamment des capteurs, devrait limiter ses pertes d’exploitation à 19 milliards de yens sur l’année, contre une prévision précédente de 53 milliards.
LA RENTABILITÉ À LONG TERME NÉGLIGÉE
La division cinéma-vidéo, qui comprend également les programmes de télévision et les réseaux de médias, a soutenu pendant des années les bénéfices de Sony alors que les activités d’électronique grand public souffraient de la concurrence des fabricants asiatiques à bas prix.
La forte rentabilité de cette division a même conduit en 2013 l’actionnaire activiste Daniel Loeb à réclamer à Sony une scission de ce segment et des activités dans la musique pour financer la relance des activité d’électronique.
Sony a par la suite vendu quelques actifs dans le cinéma et la vidéo et la division électronique a depuis renoué avec la rentabilité. Son studio de cinéma, cependant, reste à la traîne au box-office.
Selon le directeur financier du groupe, les difficultés actuelles de la division cinéma « proviennent en partie du fait que Sony s’est concentré sur les bénéfices à court terme pendant de nombreuses années ».
Citant en exemple la vente de droits sur les produits Spider-Man et d’une chaîne de télévision latino-américaine pendant l’exercice 2011, il a ajouté que ce type de mesures à courte vue avaient grevé la rentabilité de la division.
Cette division, qui représente actuellement 10% du chiffre d’affaires total du groupe, peut se redresser grâce à une expansion sur des marchés en croissance comme la Chine ainsi que par le renforcement des ventes de produits dérivés des films, a expliqué Kenichiro Yoshida.
Le groupe a également annoncé que son bénéfice d’exploitation sur la période octobre-décembre avait chuté à 92,4 milliards de yens contre 202,1 milliards de yens un an plus tôt.
Lundi, il avait annoncé une charge de dépréciation de ses actifs de cinéma d’un montant de 112,1 milliards de yens (815 millions d’euros), la demande pour les DVD souffrant de la concurrence des services de streaming.
(Makiko Yamazaki, Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)
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