CAP CANAVERAL, Floride (Reuters) – Des astronomes ont découvert la galaxie la plus éloignée jamais observée, selon un article à paraître cette semaine dans la revue Nature, ce qui permet de repousser l’observation de l’univers à 700 millions d’années après le Big Bang.
La lumière en provenance de la galaxie, désignée par les chercheurs sous le nom z8_GND_5296, a mis environ 13,1 milliards d’années pour atteindre le télescope spatial Hubble et l’observatoire Keck à Hawaii.
De façon surprenante, sur un groupe de 43 galaxies potentielles, z8_GND_5296 est la seule dont on a la preuve chimique nécessaire pour confirmer sa distance.
La galaxie, environ un milliard de fois plus massive que le soleil, possède deux caractéristiques inhabituelles qui pourraient expliquer pourquoi elle est visible, alors que d’autres galaxies ne le sont pas.
Tout d’abord, z8_GND_5296 crée des étoiles à un rythme très rapide. Elle engendre environ 100 fois plus d’étoiles que notre galaxie, la Voie lactée, ce qui peut expliquer sa brillance supérieure aux autres galaxies potentielles.
Ensuite, elle contient un pourcentage étonnamment élevé d’éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium, créés par fusion nucléaire à l’intérieur des étoiles. Aussi, soit la galaxie contient les restes provenant de l’explosion de très nombreuses étoiles massives ou alors elle s’est formée dans une région de l’espace qui était parsemée des restes d’une précédente génération d’étoiles, expliquent les scientifiques.
« Il se pourrait que cette galaxie se trouve dans une région surdense (d’hydrogène ionisé), ce qui fait que nous la voyons (…) mais c’est quelque part de la conjecture. Pour ce que nous savons, les autres galaxies ont beaucoup plus de gaz hydrogène à l’intérieur des galaxies elles-mêmes et c’est pourquoi nous ne pouvons les voir », a déclaré Steven Finkelstein, maître-assistant à l’université d’Austin au Texas.
Lui et ses collègues espèrent pouvoir élargir leur recherche d’anciennes galaxies avec Hubble, mais pour des précisions sur z8_GND_5296, il faudra sans doute attendre que la Nasa lance son successeur, le télescope spatial James Webb, en 2018.
Irene Klotz; Danielle Rouquié pour le service français
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