Comment transformer les utilisateurs d’Instagram en clients des marques? C’est à cette question – qui tourmente bien des créateurs d’applications – qu’a répondu Emily White, en charge des opérations commerciales au sein du service de partage de photos. Dans une interview accordée au Wall Street Journal , elle a annoncé l’arrivée de la publicité sur Instagram pour l’année prochaine.
Un potentiel commercial
Avec ses 150 millions d’utilisateurs actifs par mois, Instagram a de quoi intéresser les annonceurs. Facebook a bien compris ce potentiel et n’a pas hésité à débourser 1 milliard de dollars (766 millions d’euros) pour racheter l’application en 2012. Emily White, qui travaillait jusqu’ici en tant que directrice des partenariats pour le mobile chez Facebook, a rejoint l’entreprise au début de l’année avec un but clair: monétiser le service.
Plus facile à dire qu’à faire. Créé en 2010, Instagram a jusqu’ici davantage concentré ses efforts sur l’amélioration de son produit que sur l’exploitation de son potentiel commercial. Son design épuré et sa simplicité d’utilisation en ont fait un leader du partage de photos sur mobile. Instagram a par ailleurs lancé – avec succès – la capture vidéo sur son application au mois de juin. Au grand dam deson éternel concurrent Twitter, qui n’a eu de cesse d’encourager ses utilisateurs à ne plus utiliser Instagram, en lançant par exemple un système de «filtres» sur ses photos. Pas de quoi égratigner la fidélité des «instagrameurs».
Des utilisateurs réticents
Les fans de la première heure font à la fois la force et la faiblesse d’Instagram. En trois ans d’utilisation, ils n’ont jamais été confrontés à la publicité. L’année dernière, Instagram avait déjà tenté d’autoriser l’exploitation des photos de ses membres comme support publicitaire: il avait finalement fait marche arrière face au tollé causé. L’arrivée de la réclame sur l’application doit donc se faire en douceur. Pour ce faire, Instagram veut recourir aux publicités dites «natives», c’est-à-dire qui imitent le format des photos déjà postées sur le service. Ces dernières sont surtout utilisées pour les smartphones et les tablettes, dont les petits écrans ne permettent pas l’intégration de bannières publicitaires.
De nombreuses marques utilisent déjà Instagram afin de faire la promotion de leurs produits ou de lancer des campagnes virales en ligne. Nike compte par exemple plus de 2 millions d’abonnées à son compte. L’entreprise d’équipements sportifs y publie des photos de ses produits et de sportifs célèbres, le tout accompagné d’une phrase «choc» (par exemple: «Si tu peux gravir une colline, gravis une montagne») et d’un hashtag qui reprend son célèbre logo, «Just Do It». Il s’agirait dès lors de mettre en avant ces contenus afin qu’ils apparaissent dans les résultats de recherche ou sur le fil des utilisateurs. Une manière pour Instagram de monétiser l’audience des marques. Cette recette a déjà fait ses preuves pour son grand-frère Facebook: le mobile représente aujourd’hui 41% de ses recettes publicitaires.
Source : Le Figaro
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