NEW YORK/SAN FRANCISCO (Reuters) – BlackBerry, contraint de se mettre en vente après avoir raté le virage des smartphones grand public, est en discussions avec Cisco Systems, Google et SAP en vue de leur céder tout ou partie de ses activités, ont déclaré des sources proches du dossier.
L’adossement à un autre grand nom de la technologie serait une alternative à la solution Fairfax Financial Holdings, l’investisseur financier avec lequel le groupe canadien a conclu un accord de principe portant sur son rachat pour 4,7 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros).
BlackBerry a demandé à ce que d’autres acheteurs potentiels -dont Intel, LG et Samsung- manifestent un éventuel intérêt d’ici la début de cette semaine.
La société basée à Waterloo (Ontario) a jusqu’au 4 novembre pour rechercher des offres supérieures, ce qui est aussi la date limite fixée à Fairfax pour procéder à la consultation des comptes (due diligence).
A ce stade, il est difficile de savoir si l’un des géants du secteur ira jusqu’à soumettre une offre en bonne et due forme. Mais ils sont susceptibles d’être attirés par l’activité de services liée au système de messagerie de BlackBerry, qui bénéficie d’une forte image de sécurité, ou encore par l’importante bibliothèque de brevets du groupe.
Ceci étant, la valeur de certains de ces actifs est, selon des documents de BlackBerry, susceptible d’être divisée par deux d’un an et demi, perspective qui limite leur attrait.
Des années durant, posséder un BlackBerry, avec son option unique de consultation de mails, était un « must » pour les entreprises, les administrations et les cabinets d’avocat ou de conseil entre autres.
Mais l’entreprise a perdu du terrain face aux smartphones conçus par Apple et à ceux fonctionnant avec le système d’exploitation Android de Google.
Google, Intel, Cisco, LG et SAP ont refusé de commenter l’information.
INTÉRÊT DES FONDS D’INVESTISSEMENT
Le processus de vente de BlackBerry n’est pas facilité par le fait que le groupe a annoncé fin septembre de lourdes pertes pour le deuxième trimestre de son exercice et la suppression de plus d’un tiers de ses effectifs, soit environ 4.500 emplois.
Selon les analystes, l’activité de services liée au système de messagerie pourrait valoir entre trois et 4,5 milliards de dollars et les brevets entre deux et trois milliards.
La société dispose également d’une trésorerie et d’investissements représentant 3,1 milliards de dollars. Mais, selon Pierre Ferragu, analyste chez Bernstein, BlackBerry devrait voir cette trésorerie fondre de deux milliards au cours des prochains 18 mois.
Des fonds d’investissement -dont Cerberus- ont également manifesté un intérêt pour BlackBerry, mais, selon des sources, ils ont demandé à l’entreprise et à ses banques conseil, de fournir plus de détails financiers sur les différents actifs.
BlackBerry avait annoncé en août son intention d’explorer des alternatives stratégiques, parmi lesquels une vente partielle ou totale de la société.
Il avait alors formé un comité spécial à cet effet, présidé par l’un des membres de son conseil d’administration, Timothy Dattels, un ancien banquier d’investissement de Goldman Sachs.
« Le comité spécial, avec l’aide des conseillers financiers et juridiques de BlackBerry, mène une revue approfondie des alternatives stratégiques », a dit par courrier électronique à Reuters un porte-parole du groupe.
Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand
Reuters par Nadia Damouni et Soyoung Kim et Nicola Leske
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