LONDRES (Reuters) – Amazon proposera le vendredi 20 novembre une série originale qui risque de surprendre, voire de déranger, le public américain puisqu’elle raconte en dix épisodes comment l’Allemagne nazie et le Japon impérial ont remporté la Seconde guerre mondiale et se sont partagés les Etats-Unis.
Cette fiction télévisée est adaptée de l’ouvrage de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, « The Man in the High Castle », paru en 1962 et relatant une histoire alternative.
Dans l’ouvrage et dans la série, le territoire américain est divisé en trois zones. La côte est et le Midwest font partie du « grand reich nazi », la côte ouest jusqu’aux Rocheuses constitue les « Etats du Pacifique japonais » et ces deux ensembles sont séparés par une « zone neutre ».
« Ca vous glace. Je pense qu’ils (les spectateurs) vont avoir du mal à accepter ça mais je pense qu’en même temps, ils seront intrigués », estime l’acteur Luke Kleintank, qui incarne Joe Blake, jeune homme recruté par la résistance américaine et agent double des SS.
Alexa Davalos, actrice américaine d’origine française, se dit impressionnée par la détermination d’Amazon à mener à bien un tel projet. « Ils en sont au début, ils sont ambitieux et ils tentent des choses sans avoir peur. Ils prennent des risques avec toutes les choses dont ils disposent », a-t-elle commenté.
Cet ambitieux projet d’adaptation apparaît clairement comme une tentative du géant de la vente en ligne d’afficher ses prétentions face à Netflix.
Le service de vidéo à la demande s’est lancé depuis trois ans dans une politique très agressive de création d’oeuvres télévisuelles originales qui remet en cause les anciennes règles du jeu de l’industrie américaine du divertissement.
Amazon suit cet exemple à un rythme moins soutenu mais l’entreprise a déjà proposé plusieurs fictions remarquées par la critique comme les aventures de Harry Bosch, le personnage de l’auteur de romans policiers Michael Connelly, ou récompensées aux Golden Globes et aux Emmy Awards comme « Transparent ».
Amazon, qui a mis en ligne les deux premiers épisodes de « The Man in the High Castle », visibles gratuitement en « streaming » aux Etats-Unis, reste discrète sur le coût de cette production qui semble très richement dotée.
« L’Amérique vaincue, les conséquences de cette défaite (vues) par une entreprise américaine, c’est stupéfiant », a commenté le producteur Ridley Scott, qui avait réalisé Blade Runner, adapté d’un autre ouvrage de Philip K. Dick, en 1982.
(Pierre Sérisier pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Source : Reuters par Michael Roddy
Facebook
Twitter
Pinterest
Google+
RSS