BOSTON (Reuters) – La firme américaine FireEye, spécialiste de la lutte contre les cyber-attaques de nouvelle génération, a annoncé jeudi l’acquisition de sa concurrente Mandiant, qui s’était fait connaître en publiant un rapport accusant l’armée chinoise d’être derrière des piratages d’entreprises américaines.
Dans un communiqué, FireEye a précisé avoir bouclé lundi le rachat de la société non cotée pour un montant de 1,05 milliard de dollars (768 millions d’euros) en actions et en numéraire.
L’opération est bien vue à Wall Street où l’action FireEye s’envolait de 23,5% dans les transactions hors séance après une clôture en repli de 5,69% sur le Nasdaq, à 41,13 dollars.
Les deux sociétés ont en commun d’utiliser des technologies nouvelles contre les cyber-attaques et la fusion permet aussi de réunir deux personnalités parmi les plus respectées dans le domaine de la sécurité informatique, le directeur général de FireEye Dave DeWalt – lui-même ancien président du conseil d’administration de Mandiant – et le fondateur de Mandiant Kevin Mandia.
Il y a un an déjà, les deux groupes avaient conclu un accord de développement technologique.
La croissance des deux firmes contraste avec le déclin relatif des ventes de logiciels de sécurité traditionnels.
Les systèmes de FireEye se basent sur le cloud (informatique dématérialisée) pour détecter des logiciels malveillants tandis que Mandiant met en avant ses outils pour analyser les cyber-attaques. Créée en 2004, Mandiant s’est fait un nom en février 2012 en révélant qu’une unité spéciale de l’armée chinoise, basée à Shanghai, était probablement derrière un groupe de hackers chinois connu sous le nom d’APT1.
« Mon objectif est de créer le numéro un de la sécurité dans le monde », a déclaré dans une interview Dave DeWalt, qui a également été directeur général de l’éditeur d’anti-virus McAfee par la suite acquis par Intel.
FireEye, qui n’a pas jamais été bénéficiaire depuis sa création, s’attend à une hausse de 50% du chiffre d’affaires de la nouvelle entité cette année. En comparaison, Symantec, le premier éditeur de logiciels anti-virus, prévoit un repli de 3 ou 4% de son chiffre d’affaires annuel.
Pour le seul quatrième trimestre, FireEye a dit tabler sur un chiffre d’affaires compris entre 55 et 57 millions de dollars, soit un montant supérieur à sa prévision qui était de 52-54 millions. La société a une capitalisation boursière de quelque cinq milliards de dollars.
Mandiant, bénéficaire dès l’origine, réalise un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 100 millions de dollars, selon Dave DeWalt. Son fondateur Kevin Mandia, ancien cyber-expert de l’US Air Force, sera directeur opérationnel du nouveau groupe.
Jim Finkle, avec Noel Randewich à San Francisco, Véronique Tison pour le service français
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