Des salariés de l’usine nantaise du groupe américain Newell Rubbermaid (stylos Waterman, Reynolds, Parker etc.) se disaient « choqués » jeudi par une mesure qui obligera plusieurs d’entre eux, comme plusieurs de leurs collègues de Valence (Drôme), à former leurs successeurs polonais, avant d’être licenciés.
« C’est choquant pour tout le monde. Licencier des gens et demander de former les salariés étrangers, c’est vraiment n’avoir aucun scrupule », a déclaré à la sortie de l’usine Jacqueline Morisson, déléguée syndicale centrale CGT.
Derrière elle, les salariés étaient en débrayage jeudi devant leur usine de Saint-Herblain, au nord de l’agglomération nantaise, pour de meilleures conditions de départ pour le plan de « sauvegarde de l’emploi ».
Une centaine de personnes du groupe en France sont touchées dont 72 des 487 salariés du site nantais.
Les personnes qui devront former leurs successeurs polonais avant d’être licenciées sont près d’une dizaine à Valence et treize à Saint-Herblain, au sein du service clients, a précisé Mme Morisson.
« Il y a deux ans, quand le groupe a fermé l’usine Parker à New Heaven (Royaume Uni), ce sont des Français qui sont allés là-bas pour être formés et revenir avec les machines, et l’usine est fermée là-bas », a néanmoins rappelé sur place Thierry Cormerais, délégué central CFDT. « C’est pas une logique française mais c’est un groupe américain et eux, ils fonctionnent comme ça ».
Plusieurs salariés du service clients concernés par cette mesure de formation de leurs successeurs n’ont pas souhaité répondre à la presse, angoissés par les difficultés à venir pour retrouver un emploi et ne souhaitant pas les aggraver en apparaissant dans les médias.
« Pour avoir vécu l’inverse aussi, être formé par des gens qui perdaient leur travail (…), on peut difficilement se refuser à former ces gens », a pour sa part déclaré Nathalie Piat, déléguée CFDT et membre du service clients qui devra former ses successeurs. Et, selon elle, cette mesure « va permettre de garder l’unité de production à Saint-Herblain ».
Sur les autres points du plan de sauvegarde de l’emploi, congé de reclassement, indemnité, les délégués syndicaux se montraient relativement satisfaits à l’issue des négociations jeudi.
Le directeur des ressources humaines de Newell Rubbermaid pour la France Pierre Leclerc a souligné lors d’un point de presse sur place que les Polonais concernés « sont des salariés du groupe » qui a en Pologne son plus gros centre de service clients. « Je peux comprendre l’émotion humaine », a-t-il ajouté, soulignant que la formation se ferait sur une base volontaire, assortie d’une prime de 1.000 euros.
Newell Rubbermaid est spécialisé dans le matériel de bureaux et d’écriture, mais aussi de matériel de puériculture comme Graco.
Source : AFP
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