Délaissé par les opérateurs téléphoniques, un petit village reculé du Mexique a mis en place son propre réseau de téléphonie mobile pour rester en contact avec le monde extérieur.
Perdues dans une forêt montagneuse de l’Etat d’Oaxaca, dans le sud du pays, les 2.500 âmes de Villa Talea de Castro ne représentent pas un investissement rentable pour les opérateurs comme Telcem, du groupe America Movil du milliardaire Carlos Slim, qui contrôle 70% du marché mobile mexicain.
Ainsi, grâce à plusieurs ONG et à des universitaires, des villageois volontaires ont fixé il y a quelques mois une antenne sur un toit et installé un équipement radio-informatique permettant de faire fonctionner le mini-Réseau cellulaire de Talea (RCT).
Le service coûte la modique somme de 15 pesos (1,2 dollar) par mois, soit 13 fois moins que les tarifs habituellement pratiqués à Mexico. Et l’appel aux Etats-Unis, où vivent de nombreux Mexicains originaires de cette région, n’est facturé que quelques centimes par minute.
Le réseau a été mis en place avec l’aide de Rhizomatica, un réseau d’experts américains, européens et mexicains qui milite pour une ouverture des marchés mobiles aux personnes démunies ou isolées.
Rhizomatica, l’ONG locale Redes et un élu du village ont récemment appelé dans un communiqué le président Enrique Peña Nieto à veiller à ce que sa récente loi fédérale sur les télécommunications – qui vise à empêcher les situations monopolistiques – « casse les obstacles » empêchant le développement de ce type d’initiatives.
Pour l’instant, le village n’a obtenu qu’une autorisation de deux ans par la Commission fédérale des communications, le temps de tester son équipement.
Seul hic pour l’instant pour les quelque 600 abonnés : chaque appel ne peut durer plus de cinq minutes pour éviter la saturation du micro-réseau.
Source : AFP
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