Oscar Pistorius, l’athlète handicapé surnommé « Blade Runner », premier double amputé à avoir participé à des jeux Olympiques avec les valides l’été dernier à Londres, a été arrêté après avoir tué sa fiancée jeudi matin dans sa résidence de Pretoria, la prenant pour un voleur.
Star dans son pays, légende de l’athlétisme mondial et exemple pour des millions de jeunes sportifs, Pistorius devait comparaître jeudi, dans le courant de la journée devant un juge de la capitale sud-africaine.
Joint par téléphone par l’AFP, son père Henke Pistorius a dit ne pas être entré en contact avec lui depuis l’accident, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi.
« Nous n’avons pas beaucoup d’informations à ce stade », a-t-il dit, « je ne l’ai pas vu, il est avec la police et l’affaire est entre les mains des autorités. Evidemment nous sommes sous le choc ».
« La seule personne qui peut nous dire ce qu’il s’est passé, c’est Oscar lui-même », a ajouté son père.
Selon un porte-parole de la police, l’accident est survenu vers 04h00 du matin en ce jour de la Saint-Valentin dans la résidence ultra-sécurisée où vit le champion.
La victime,
, un top-model âgée de 30 ans, a été touchée par quatre balles et est décédée sur place, a précisé un porte-parole de la police.
Oscar Pistorius, surnommé « Blade Runner » en raison des deux lames en carbone en forme de pattes de félin avec lesquelles il court, est entré dans l’histoire de l’athlétisme mondial aux jeux Olympiques de Londres, en devenant le premier champion paralympique double amputé à s’aligner dans les épreuves pour valides.
Il n’a pas réussi à s’approcher du podium, s’arrêtant au stade des demi-finales.
Quelques jours plus tard, il a remporté l’or sur le 400 m paralympique. Quatre ans auparavant à Pékin, le sud-africain avait glané trois médailles d’or, sur 100, 200 et 400 m paralympiques.
« Je vais vous raconter mon histoire »
Oscar était né sans péronés, et ses parents avaient dû se résoudre à le faire amputer sous les genoux à l’âge de 11 mois.
Il avait appris à marcher avec des prothèses, et a toujours tenu depuis son enfance à se mesurer aux sportifs valides.
Passionné de vitesse, qui s’est blessé aux côtes, à la mâchoire et à un oeil dans un accident de bateau il y a quatre ans, s’est construit par le sport. Il a viré vers l’athlétisme à 16 ans après s’être blessé sérieusement à un genou en jouant au rugby.
Jannie Brooks, son préparateur physique, avait raconté récemment à l’AFP qu’il avait travaillé avec lui pendant près de six mois avant de s’apercevoir qu’il était amputé des deux jambes.
Il avait 16 ans lorsqu’il est venu s’inscrire avec un groupe d’adolescents aux sessions de préparation physique. Il n’a rien dit de son handicap.
« Lorsqu’il a commencé avec moi, c’était le début de l’hiver, les gars portaient toujours une combinaison à jambes longues (…) Il faisait exactement tout au même rythme que les autres, il n’avançait jamais une excuse pour éviter un exercice, il faisait tout à fond », a raconté le coach.
« On travaillait dur (…) on faisait de l’explosivité (…) et une fois, on faisait un exercice, et j’ai vu qu’il ne descendait pas aussi bas que les autres sur ses appuis ».
« Je lui ai dit: +écoute, il faut que tu descendes un peu plus bas+ et il m’a répondu +écoute, c’est le maximum que je peux faire+. J’ai demandé pourquoi, et là, il m’a dit: +Ok, je vais vous raconter mon histoire…+ »
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Source : AFP
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