Reuters révèle l’existence d’un réseau de groupes Yahoo! et Facebook dédiés à l’échange d’enfants aux Etats-Unis.
Certaines familles américaines qui connaissent des difficultés avec leur enfant adopté ont trouvé la solution à leur problème : elles s’en séparent sur internet. C’est la démarche invraisemblable sur laquelle a enquêté une journaliste de Reuters. Dans un reportage interactif en cinq parties publié du 9 au 11 septembre, elle révèle l’existence d’un réseau de groupes Facebook et Yahoo! dédié au « child exchange », l’échange d’enfants.
La pratique s’appelle du « private rehoming » (changement de foyer privé) et est directement inspirée du marché des animaux de compagnie. Elle est, bien sûr, illégale. Ce qui n’empêche pas les parents d’exprimer très librement leurs griefs. Ainsi, une femme originaire du Nebraska qui a adopté un garçon guatemalais de 11 ans avoue dans son annonce : « J’ai honte de le dire mais nous détestons vraiment cet enfant ».
Calvaire
En dehors de toute régulation, la vie des enfants adoptés peut vite se transformer en calvaire. Reuters cite l’exemple de Quita, une jeune Libérienne de 16 ans. Ses parents adoptifs, les Puchalla, l’ont confiée aux Eason, acte notarial à l’appui. Ces derniers étaient bien connus des services sociaux pour leurs tendances violentes et étaient accusés d’abus sexuels. Ils avaient perdu la garde de leurs deux enfants biologiques.
Lors de sa première nuit chez les Eason, Quita a été invitée à dormir nue dans le lit conjugal. Quelques semaines plus tard, les Eason disparaissaient, avant d’être arrêtés par la police. Les autorités ont ramené Quita… chez les Puchalla.
Reuters a passé en revue 5.029 annonces postées sur un groupe Yahoo! sur une période de cinq ans. En moyenne, une offre de « rehoming » était postée par semaine. La plupart des enfants sont âgés de 6 à 14 ans et ont été adoptés à l’étranger (Chine, Russie, Ethiopie, Ukraine). Le plus jeune enfant avait 10 mois.
Alerté, Yahoo! a immédiatement fermé le groupe en question. Facebook en revanche a refusé d’en faire autant. Pour une porte-parole du réseau social, « Internet est un reflet de la société et les gens l’utilisent pour toutes sortes de communications, et régler tous types de problèmes, dont des soucis très compliqués comme celui-ci. »
Source : Nouvel Observateur
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