SOTCHI, Russie (Reuters) – Sotchi a pris un air de Nagano dimanche lorsqu’un épais brouillard s’est abattu sur les sites de montagne des Jeux olympiques d’hiver 2014 comme cela était arrivé lors des Jeux de 1998 fortement perturbés par le mauvais temps.
La première épreuve touchée par ce brusque changement de météo a été celle du mass start (départ groupé) de biathlon dont le Français Martin Fourcade, déjà vainqueur de deux médailles d’or, est le grand favori.
Prévue dimanche en fin d’après-midi, la course a été reprogrammée lundi matin à 10h00 heure locale, 07h00 heure française, si le temps le permet.
Le seul accroc à de bonnes conditions météorologiques pour des JO d’hiver avait jusqu’à présent été le réchauffement de la température et en conséquence une détérioration de la neige.
Que ces conditions en soient responsables ou pas, le week-end a été marqué par une multiplication des accidents sur la piste de halfpipe et sur celle de ski cross et de snowboard cross dans le Parc Extrême de Rosa Khutor.
En halfpipe, la Britannique Rowan Cheshire, 18 ans, est restée inconsciente pendant plusieurs minutes et évacuée sous une tente médicalisée après avoir subi une violente chute à l’entraînement, a annoncé le service de presse des Jeux.
Le Suisse Christopher Lambert s’est lui aussi blessé à l’entraînement dans cette discipline et a été hospitalisé.
En cross, le CIO a déclaré dans un état « grave mais stable » la skieuse russe Maria Komissarova qui s’est brisé la colonne vertébrale à l’entraînement samedi et a été opérée pendant six heures. Trois autres concurrentes se sont sérieusement blessées dimanche, en snowboard cross cette fois. Elles ont été évacuées vers des hôpitaux.
En séries, la Norvégienne Helene Olafsen s’est déchiré le ligament antérieur croisé du genou gauche et devra être opérée. L’Américaine Jacqueline Hernandez a heurté la neige avec un bruit sourd, la tête la première, et a été victime d’une commotion cérébrale.
En finale, la troisième blessée du jour a été l’Italienne Michela Moioli qui s’est déchiré le ligament croisé d’un genou. Elle sera opérée à son retour en Italie.
Sa mésaventure a permis à la Française Chloé Trespeuch d’arracher la médaille de bronze.
La Tchèque Eva Samkova, intouchable, a été sacrée championne olympique. La médaille d’argent est revenue à la Canadienne Dominique Maltais.
BODE MILLER TOUJOURS
La médaille surprise de Chloé Trespeuch, qui n’a pas encore 20 ans, a été le cinquième trophée remporté par la France depuis le début des Jeux.
Le sixième est venu du relais 4×10 km de ski de fond qui n’avait jamais obtenu de médaille olympique et était resté au pied du podium à Turin en 2006 et à Vancouver en 2010.
L’équipe composée de Jean-Marc Gaillard, Maurice Manificat, Robin Duvillard et Ivan Perrillat-Boiteux a également pris la troisième place.
La Suède a remporté la médaille d’or. La Russie qu’était venu soutenir Vladimir Poutine a terminé deuxième.
L’épreuve de prestige du jour, le super-G messieurs, a été remportée par le Norvégien Kjetil Jansrud, déjà médaille de bronze de la descente. Il s’est imposé devant le surprenant Américain Andrew Weibrecht.
C’est cependant un autre Américain, Bode Miller, qui a sans doute été la vedette de la course grâce à sa médaille de bronze ex aequo avec le Canadien Jan Hudec qui a fait de lui à 36 ans le skieur le plus âgé à remporter une médaille olympique.
Dans les autres finales au programme, Jorien Ter Mors a encore accru la domination des Pays-Bas sur le patinage de vitesse en conduisant ses coéquipières à un triplé et même un quadruplé dans le 1.500 m féminin.
Dans les patinoires, les centres de presse et le village olympique de Sotchi, c’est pourtant le match de poule de hockey sur glace disputé samedi par la Russie et les Etats-Unis qui était le sujet du jour.
La défaite de la Russie 3-2 après une séance haletante de tirs au but a provoqué un mouvement d’unité nationale contre l’arbitre américain qui a refusé le but de la victoire aux Russes en fin de temps réglementaire.
Vladimir Poutine, qui assistait au match présenté comme une revanche du revers de l’ex-URSS sur les Etats-Unis aux Jeux de Lake Placid en 1980, en pleine Guerre froide, a laissé ses partisans comme ses opposants exprimer colère et déception.
« C’est le sport », s’est-il contenté de dire.
Les hockeyeurs russes et américains devraient, selon toute logique, se rencontrer à nouveau dans les phases finales.
Jean-Paul Couret pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse
Reuters par Mark Trevelyan
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