Des élections générales se tiendront à Malte le 9 mars, a annoncé mardi le Premier ministre Lawrence Gonzi, au lendemain de la chute de son gouvernement lors d’un vote crucial au Parlement sur le budget.
« J’ai rempli mon devoir constitutionnel et ai conseillé au président de dissoudre le Parlement le 7 janvier et de convoquer des élections pour le 9 mars », a déclaré M. Gonzi au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion d’une demie-heure avec le président George Abela.
Selon la constitution maltaise, c’est le président qui dispose du pouvoir de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections, sur avis du Premier ministre.
« Nous sommes entourés de pays faisant face à d’énormes difficultés et introduisant des mesures d’austérité pour remettre en ordre leurs finances. Mais à Malte nous avons un gouvernement prudent qui a pris les bonnes décisions au bon moment et dispose de bases financières saines sur lesquelles continuer pour rendre son peuple prospère », a-t-il affirmé pour défendre son bilan à la tête de l’exécutif depuis 2004.
Les prochaines élections devaient de toute façon avoir lieu en 2013, mais l’un des députés de la majorité au pouvoir, Franco Debono, a voté contre son propre parti, le Parti nationaliste (centre-droit), faisant ainsi tomber prématurément le gouvernement qui ne disposait que d’une seule voix de majorité.
A Malte, un vote sur le budget est considéré comme un vote de confiance.
Franco Debono, l’un des plus jeunes députés du Parlement, a utilisé à plusieurs reprises la menace de mettre son parti en minorité pour obtenir gain de cause dans plusieurs débats.
A force de menaces, il a ainsi obtenu la démission du ministre de la Justice Carmelo Mifsud Bonnici et celle de l’ambassadeur de Malte auprès de l’Union européenne Richard Cachia Caruana. Face à ce comportement de franc-tireur, son parti a depuis décidé de ne pas lui permettre de se présenter sous son étiquette aux prochaines élections.
Le parti travailliste (opposition) emmené par son nouveau leader Joseph Muscat, 38 ans, est donné largement favori dans les sondages, avec une avance moyenne de 9 points sur le Parti nationaliste de Lawrence Gonzi. Son arrivée au pouvoir marquerait un grand changement dans l’île, que le parti travailliste n’a gouverné que durant un intermède de 22 mois (1996-1998) ces 25 dernières années.
Malgré la situation défavorable de son parti, M. Gonzi a tenu mardi à souligner l’action positive et la stabilité de son gouvernement: « Les gens ne s’en rendent pas compte, mais cette législature a été la plus longue depuis 1987. Les élections du 9 mars se tiendront exactement cinq ans et un jour après les dernières élections ».
« Près de cinq ans après, je peux me tourner vers le peuple et dire que nous avons obtenu des résultats », a-t-il affirmé, mettant l’accent sur la santé financière de l’île et la baisse de la pression fiscale.
« La pression fiscale est inférieure à celle de 2008. Nous avons baissé sensiblement l’impôt sur le revenu et introduit des mesures spécifiques pour faire revenir les femmes sur le marché du travail ainsi que des avantages fiscaux pour les familles », a-t-il mis en avant.
C’est sous le gouvernement de Lawrence Gonzi que le petit archipel, peuplé de 419.000 habitants seulement, a adhéré en 2004 à l’Union européenne, puis à la zone euro en 2008.
En 2009, son parti avait remporté à nouveau les législatives mais de justesse, avec un seul siège d’avance.
L’ancienne colonie britannique, située à mi-chemin entre l’Italie et l’Afrique du Nord, doit assurer en 2016 la présidence tournante de l’Union europénne, un défi alors que la classe politique locale se montre divisée sur les questions européennes.
Source : Par Matthew XUEREB | Agence France-Presse
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