GIGLIO, Italie (Reuters) – Le redressement de l’épave du Costa Concordia est achevé, a annoncé mardi le responsable de la protection civile italienne, 19 heures après le début de cette opération sans précédent.
« Le bateau a été placé sur ses plates-formes », a déclaré Franco Gabrielli dans un bref communiqué.
Le paquebot s’est échoué en janvier 2012 aux abords de l’île du Giglio, au large de la Toscane, et l’épave de 114.500 tonnes est restée couchée sur le flanc pendant vingt mois après son naufrage, qui a coûté la vie à 32 des 4.000 passagers et membres d’équipage.
Le redressement avait débuté lundi vers 09h00, avec trois heures de retard en raison d’un violent orage qui s’est abattu dans la nuit et a compliqué la mise en place de la barge qui sert de centre de commandement.
Cinquante-six chaînes d’acier de 26 tonnes chacune, actionnées par d’énormes treuils, ont été utilisées pour mener à bien cette opération dite de « parbuckling » – un terme provenant de la marine marchande anglaise du XVIIIe siècle -, une rotation de la coque destinée à redresser l’épave.
« La rotation s’est déroulée comme nous le pensions et comme nous l’espérions », a déclaré Franco Porcellachia, responsable de l’équipe technique de Costa Cruise. « Je dirais que cela a été une opération parfaite. »
DÉGÂTS IMPORTANTS
Désormais en position verticale, le Costa Concordia repose sur six plates-formes artificielles et sa stabilité est assurée à l’aide de caissons géants remplis d’eau. Si l’état de sa coque le permet, il sera ensuite remis à flot et remorqué vers un chantier de démolition, sans doute au printemps.
« Nous allons devoir faire une étude approfondie. Il y a de gros dégâts côté tribord (qui reposait sur le fond, ndlr) et une fois que nous aurons évalué leur ampleur, nous saurons où nous en sommes par rapport à la remise à flot », a dit à Reuters le Sud-Africain Nick Sloane, qui coordonne les opérations de sauvetage de la société Titan.
Les ingénieurs avaient pris soin de décoller au préalable de quelques centimètres l’épave du sol, pour détacher la coque des rochers dans laquelle elle s’était encastrée, .
Le coût de son renflouement est évalué à 600 millions d’euros, soit plus de la moitié des pertes de 1,1 milliard d’euros couvertes par les compagnies d’assurances, qui ont suivi de près le déroulement de l’opération.
Cette entreprise, la plus coûteuse jamais engagée, a été préférée à des solutions plus simples, mais jugées plus dommageables pour l’environnement, comme démanteler le paquebot sur place, ou l’envoyer par le fond.
Une équipe internationale de 500 ingénieurs a passé près d’un an sur l’île de Giglio pour ne rien laisser au hasard. Ces membres avouaient avant l’opération n’en avoir jamais mené dans des conditions aussi difficiles, ni avec un bateau de cette taille. Le Costa Concordia est long de 290 mètres et haut de 57 mètres – l’équivalent d’un immeuble de onze étages.
Avec Eleanor Biles, Hanna Rantala, Antonio Denti et Cristiano Corvino; Bertrand Boucey, Jean-Philippe Lefief et Tangi Salaün pour le service français
Reuters par James Mackenzie
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