KIEV (Reuters) – L’opposante Ioulia Timochenko, libérée après trente mois de détention, s’est exprimée samedi soir devant une foule compacte massée place de l’Indépendance à Kiev où elle a appelé les manifestants à demeurer mobilisés.
Parlant assise sur chaise roulante devant plusieurs milliers de personnes rassemblées sur la place, épicentre de la contestation contre le président Viktor Ianoukovitch, l’ancienne chef du gouvernement a rendu hommage au courage de ceux qui l’écoutaient.
Elle les a qualifiés de « héros » de l’Ukraine et les a remerciés pour les sacrifices qu’ils ont accomplis après les violences meurtrières qui ont fait 77 tués au cours des trois derniers jours.
« Vous n’avez pas le droit de quitter la place Maïdan. N’arrêtez pas maintenant », a lancé l’ancienne égérie de la « Révolution orange » qui est apparue physiquement diminuée par sa captivité.
L’opposante, qui avait été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir, a estimé que les changements en cours en Ukraine étaient observés dans toutes les autres républiques de l’ex-URSS.
Elle a dit avoir vu « une nouvelle Ukraine » émerger des événements récents et a jugé que ce qu’avaient accompli les opposants pouvait désormais servir d’exemple pour d’autres peuples.
Affirmant être de retour, Timochenko a promis qu’elle serait garante des espoirs nés de la chute de Ianoukovitch dont elle a souhaité qu’il soit amené sur la place Maïdan pour être présenté devant la foule.
Elle a également exprimé ses regrets de ne pas avoir pu prendre part à la lutte qui avait conduit à la chute de Viktor Ianoukovitch et s’est « excusée au nom de l’ensemble de la classe politique » pour les souffrances éprouvées par la population ukrainienne.
Timochenko a été libérée samedi après la suppression la veille par les députés d’un article du code pénal qui avait précipité son incarcération en 2011. Elle était détenue dans un hôpital de Kharkiv dans le nord-est du pays.
L’opposante, qui a fait dans l’après-midi le voyage depuis son lieu de détention jusqu’à Kiev, avait auparavant déclaré croire que l’Ukraine pourrait rejoindre l’Union européenne.
« Je suis certaine que l’Ukraine va devenir un membre de l’Union européenne dans un avenir proche et cela va tout changer », a-t-elle déclaré citée par l’agence de presse russe Interfax.
La contestation à l’origine de la crise politique dans le pays a démarré en novembre avec le refus opposé à la dernière minute par le président Viktor Ianoukovitch d’entériner un accord de coopération négocié de longue date entre son pays et les Vingt-Huit.
Pavel Polityuk; Pierre Sérisier pour le service français
Facebook
Twitter
Pinterest
Google+
RSS