Huit personnes, dont deux enfants, sont mortes mercredi au petit matin dans l’incendie d’un immeuble dans le nord de Paris, le plus grave depuis 2005 dans la capitale. La piste criminelle semble privilégiée.
Le parquet de Paris a en effet dit à l’AFP avoir chargé la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne de l’enquête.
Deux départs de feu se sont succédé, à deux heures d’intervalle dans la nuit de mardi à mercredi, dans ce même immeuble, et il y a donc eu « deux interventions différentes à la même adresse », à 02H23 et 04H30, a dit sur place un porte-parole des pompiers de Paris, le commandant Gabriel Plus. Le premier était un feu de papiers « limité ».
« Il est évident que quand on a deux appels dans la même nuit, on ne peut pas ignorer que ça peut être un acte de malveillance », a ajouté à ses côtés le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet.
Le président de la République François Hollande a assuré que « tout est mis en oeuvre pour faire la lumière sur l’origine » de l’incendie qui a fait huit morts dans un immeuble d’habitation parisien. « Tout est mis en oeuvre pour faire la lumière sur l’origine de ce drame et obtenir toutes les informations nécessaires sur ce qui s’est produit », a déclaré le chef de l’Etat dans un communiqué.
« Le président de la République rend hommage aux sapeurs-pompiers de Paris qui ont maîtrisé l’incendie et aux services de secours qui ont pris en charge les blessés. Il fait part de toute sa solidarité aux victimes et à leurs proches », indique encore le texte.
De son côté le Premier ministre Manuel Valls a exprimé sur Twitter sa « compassion aux familles et aux proches des victimes ».
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s’est rendu sur les lieux, a déploré un « bilan très lourd: huit morts, quatre blessés qui sont encore en urgence relative ». Parmi les personnes décédées, deux se sont défenestrées face à la progression des flammes, les autres sont mortes intoxiquées, selon les pompiers.
– Feu « du rez-de-chaussée au toit » –
Le feu s’est déclaré au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation avant de se propager dans la cage d’escalier, a précisé à l’AFP une source proche de l’enquête. Selon le porte-parole des pompiers, les cinq étages de cet immeuble beige du 4, rue Myrha, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, ont été touchés par le feu « du rez-de-chaussée au toit ».
Une grande léchée noire verticale était visible mercredi matin sur trois niveaux, tandis que des pompiers avec de la sciure noire sur le visage sortaient de l’immeuble, dans une forte odeur de brûlé.
« On est maîtres du feu », mais « on annoncera que le feu est éteint quand on sera sûrs que ça ne reprend pas », a ajouté sur place le commandant Plus.
Les pompiers, qui ont déployé une centaine d’hommes, ont évoqué un risque d’écroulement de l’escalier qui s’est embrasé mais pas de l’immeuble lui-même.
« L’immeuble est un immeuble privé », « il ne relève ni du logement social, ni du traitement pour insalubrité », a précisé la maire de Paris Anne Hidalgo au côté du ministre de l’Intérieur. Une quinzaine de logements auraient été touchés, a-t-elle ajouté. « Paris est endeuillée ce matin », a-t-elle déclaré.
Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier depuis 2005 à Paris, année où une vague de feux avait fait une cinquantaine de morts dans la capitale. Les plus meurtriers avaient été celui de l’hôtel Paris-Opéra (24 morts, dont 11 enfants) en avril et celui du boulevard Vincent-Auriol (17 morts, dont 14 enfants), dans le 13e arrondissement en août.
Source : AFP
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