La métropole québécoise pourra déverser ses égouts et ses toilettes dans le fleuve pendant d’importants travaux sur une conduite acheminant en temps normal ces eaux usées vers une station d’épuration.
La ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna a autorisé lundi la mairie de Montréal à déverser huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. Elle a toutefois imposé des conditions «strictes» pour limiter l’impact sur la nature.
Moins d’une semaine après son entrée en fonctions, Catherine McKenna a pris un arrêté ministériel permettant à la métropole québécoise de déverser ses égouts et ses toilettes dans le fleuve pendant d’importants travaux sur une conduite acheminant en temps normal ces eaux usées vers une station d’épuration.
«Inquiète qu’il puisse y avoir un impact» sur la biodiversité du fleuve, la ministre a assorti son arrêté de «conditions strictes, afin de surveiller et de minimiser les conséquences», a-t-elle ajouté en conférence téléphonique depuis Paris où elle participe à une réunion avant le sommet sur le climat de décembre.
Surveillance et relevés d’eau
Dès lors que ces critères seront respectés, l’opération pourra débuter et devra être conclue avant le 5 décembre. La municipalité a notamment l’obligation d’assurer «une surveillance visuelle» permanente des eaux usées rejetées et devra mettre en place «des barrages flottants ou d’autres mesures si des matières remontent à la surface», selon le ministère.
Montréal doit en outre effectuer des relevés divers sur la qualité de l’eau et de la flore, autour des points de rejet, jusqu’en juin 2016. Catherine McKenna souhaite également que son administration mène «un examen exhaustif des événements menant à l’incident», afin notamment «qu’un tel rejet ne se produise pas à nouveau».
Importants travaux routiers
Début octobre, le maire de la métropole québécoise, Denis Coderre, avait autorisé cette opération, due à des travaux routiers majeurs prévus depuis plusieurs années. Il avait expliqué qu’aucune autre solution viable n’existait.
Mais le lendemain, il s’était vu imposer une pause par le gouvernement fédéral, le temps que des experts indépendants se penchent sur le dossier. Ces derniers ont rendu leurs conclusions vendredi.
«Si nous n’avions pas permis à cette opération d’aller de l’avant, le rapport des experts démontrait clairement que l’impact à long terme sur la faune et la flore aurait été bien pire et il aurait alors été difficile d’atténuer les conséquences» sur l’environnement, a noté Catherine McKenna.
Le Saint-Laurent abrite 64 espèces d’animaux terrestres, 19 espèces marines, dont des dizaines de baleines et l’unique colonie de bélugas en dehors de l’Arctique, 80 sortes de poissons et 399 types d’oiseaux différents. Il fournit également 45% de l’eau potable consommée par les huit millions de Québécois.
(nxp/ats)
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