SANTIAGO Chili (Reuters) – Michelle Bachelet a pris mardi ses fonctions de présidente du Chili, quatre ans après la fin de son premier mandat, avec l’ambition de réduire les inégalités sociales malgré les turbulences économiques que traverse le pays.
Cette sociale-démocrate, qui conduit une coalition allant du centre-gauche aux communistes, a accepté la charge que lui a formellement confiée la présidente du Sénat, Isabel Allende, fille de l’ex-président Salvador Allende déposé en 1973.
Au terme de cette prestation de serment, son prédécesseur Sebastian Pinera a quitté sous les applaudissements le Congrès, qui se situe dans la ville portuaire de Valparaiso.
« Le Chili n’a qu’un ennemi, ce sont les inégalités et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons les surmonter », a dit Michelle Bachelet lors d’un discours prononcé au balcon de la Moneda, le palais présidentiel.
« Je veux que le jour de mon départ vous ayez tous l’impression que vos vies se sont améliorées, que le Chili ne se résume pas à une série d’indicateurs ou de statistiques, mais qu’il est aussi un meilleur pays où vivre », a-t-elle ajouté.
La plupart des chefs d’Etat de la région ont assisté à la cérémonie d’investiture – à l’exception du Vénézuélien Nicolas Maduro, qui a annulé sa venue à la dernière minute. Les Etats-Unis étaient représenté par le vice-président, Joe Biden.
RÉFORMER LA CONSTITUTION
Le retour à la politique de Michelle Bachelet, à qui la Constitution empêchait de briguer un deuxième mandat consécutif il y a quatre ans, a été couronné en décembre par un triomphe électoral – 62% des suffrages au second tour.
Cette pédiatre de formation, passée par l’Onu durant les quatre années d’intervalle, s’est engagée durant sa campagne à mettre en oeuvre 50 réformes lors de ses cent premiers jours au pouvoir.
Elle a promis en particulier de réduire les inégalités et de réformer le système éducatif en y instaurant davantage de gratuité. Pour financer cette mesure, elle propose de porter l’impôt sur les bénéfices des sociétés de 20 à 25% et de supprimer des dispositifs d’optimisation fiscale.
Michelle Bachelet, 62 ans, a par ailleurs annoncé son intention de réformer la Constitution héritée de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990) et de dépénaliser l’avortement en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant à naître.
« Dès le premier jour, je travaillerai pour tenir les promesses que nous avons faites », a-t-elle assuré la semaine dernière lors d’une interview avec la chaîne de télévision chilienne Canal 13.
Elle devra faire avec le ralentissement économique du pays, dont le taux de croissance a atteint en janvier un plus bas depuis près de quatre ans, une monnaie – le peso – faible et la chute des cours du cuivre dont le Chili est le premier producteur mondial.
(avec Alexandra Ulmer, Anthony Esposito et Antonio De la Jara; Simon Carraud pour le service français, édité par Henri-Pierre André)
Source : Reuters par Rosalba O’Brien
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