CARACAS (Reuters) – L’élection présidentielle provoquée par le décès d’Hugo Chavez aura lieu le dimanche 14 avril au Venezuela, a annoncé samedi la commission électorale.
La commission a annoncé sa décision au lendemain des obsèques du président vénézuélien, décédé mardi dernier d’un cancer.
Le chef de l’Etat par intérim, Nicolas Maduro, désigné implicitement par Chavez comme son successeur, part favori du scrutin face à Henrique Capriles, le candidat de l’opposition de centre-droit, battu par le défunt président en octobre dernier et qui a annoncé samedi soir sa candidature.
La présidente de la commission, Tibisay Lucena, a indiqué que les postulants devaient faire acte de candidature avant lundi soir.
Nicolas Maduro, a prêté serment vendredi devant l’Assemblée nationale comme nouveau président par intérim après les obsèques du charismatique chef de l’Etat.
Paré de l’écharpe étoilée jaune, bleue et rouge représentant le drapeau vénézuélien, Nicolas Maduro a promis de poursuivre la « révolution bolivarienne » initiée par Hugo Chavez et s’est montré soucieux d’organiser au plus vite une nouvelle élection présidentielle.
Nicolas Maduro a par ailleurs désigné Jorge Arreaza, gendre d’Hugo Chavez, au poste de vice-président, avant de retourner à l’académie militaire où est exposée la dépouille du défunt, où il a renouvelé son serment devant le cercueil.
« FRAUDE CONSTITUTIONNELLE »
En pleurs ou faisant le signe de croix, plus de deux millions de personnes se sont déjà recueillies devant sa dépouille, qui restera exposée sept jours supplémentaires afin de permettre aux nombreux Vénézuéliens qui le souhaitent de lui rendre un dernier hommage.
La Cour suprême a déclaré vendredi que Nicolas Maduro, favori de l’élection présidentielle censée être organisée dans un délai de 30 jours, n’aurait pas besoin de démissionner de ses fonctions pour faire campagne.
L’opposition a réagi avec virulence à cette décision, accusant le gouvernement de piétiner la constitution.
Henrique Capriles, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle du 7 octobre, a estimé que cette décision équivalait à une « fraude constitutionnelle ».
« Nous ne sommes pas prêts à accepter des abus de pouvoir », a-t-il déclaré. « Pour devenir président, les gens doivent vous élire (…) Personne n’a élu Nicolas président. »
« Cette transgression est sans précédent dans l’histoire de la république », a déclaré pour sa part sur Twitter la députée d’opposition Maria Corina Machado.
Deux récents sondages donnaient une solide avance à Maduro. Le dernier en date, réalisé mi-février, le créditait de 46,4% des voix contre 34,3% au candidat de l’opposition Henrique Capriles, battu lors de la présidentielle d’octobre 2012.
Une foule immense et une trentaine de chefs d’Etat ont assisté vendredi aux obsèques solennelles d’Hugo Chavez à Caracas.
Eric Faye et Pascal Liétout pour le service français
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