Le président du Guatemala Otto Pérez, accusé de corruption et risquant d’être destitué après avoir perdu son immunité, « a présenté sa démission », a annoncé jeudi son porte-parole, Jorge Ortega.
Le dirigeant conservateur, au pouvoir depuis 2012, a pris cette décision afin d’affronter « de manière individuelle la procédure menée à son encontre », a indiqué le porte-parole dans un communiqué.
C’est théoriquement son vice-président, Alejandro Maldonado, qui doit désormais prendre les rênes du pays, à quelques jours du premier tour des élections générales dimanche, à l’issue desquelles le nouveau président prendra ses fonctions le 14 janvier 2016.
Cette décision survient quelques heures seulement après le lancement d’un mandat d’arrêt par la justice.
« Le mandat d’arrêt à l’encontre du président a été autorisé » par le juge Miguel Angel Galvez, en charge du dossier, avait annoncé aux journalistes Julia Barrera, porte-parole du parquet.
S’étant engagé à collaborer avec la justice, M. Pérez peut toutefois se présenter librement devant le juge, sans y être amené par la force.
« Il va se présenter demain » jeudi, avait indiqué mercredi soir son avocat, Me César Calderon, contacté par l’AFP. Selon les médias locaux, il le fera à 08H00 (14H00 GMT).
Selon Julia Barrera, à son arrivée devant le juge débutera « une audience de première déclaration » au cours de laquelle le parquet demandera son placement en détention provisoire, une requête qui, s’il était approuvée par le juge, signifiait la destitution autmatique d’Otto Pérez.
Otto Pérez, un général en retraite de 64 ans, avait été privé mardi de son immunité par un vote à l’unanimité du Parlement, une mesure inédite dans l’histoire du Guatemala et célébrée par une foule d’habitants.
Dès mardi soir, la justice lui avait interdit de sortir du territoire et mercredi, la Cour constitutionnelle a rejeté ses recours pour suspendre la procédure.
Dans ce dossier, son ancienne vice-présidente Roxana Baldetti, démissionnaire en mai et également poursuivie, est déjà en détention provisoire.
Otto Pérez est accusé par le parquet et une commission de l’ONU contre l’impunité (Cicig) d’avoir dirigé un système de corruption au sein des douanes, via lequel des fonctionnaires touchaient des pots-de-vin pour exonérer de taxes certaines importations.
La procédure à son encontre survient à un moment de mobilisation populaire sans précédent dans ce pays pauvre d’Amérique centrale et à quelques jours seulement des élections prévues dimanche, auxquelles M. Pérez ne pouvait se représenter, la Constitution n’autorisant qu’un seul mandat.
Source : AFP
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