e chef de la diplomatie brésilienne, Antonio Patriota, a quitté ses fonctions, lundi 26 août, après la fuite vers le Brésil du sénateur bolivien Roger Pinto, qui était réfugié à l’ambassade du Brésil à La Paz.
« La présidente Dilma Rousseff a accepté la démission du ministre Patriota, qui sera remplacé par Luiz Alberto Figueiredo, actuel représentant du Brésil à l’ONU », a déclaré une porte-parole du gouvernement. Mme Rousseff a « remercié » M. Patriota « pour son engagement depuis plus de deux ans dans ses fonctions et annoncé sa nomination à la mission du Brésil auprès de l’ONU ».
« VIOLATION DES MÉCANISMES DE COOPÉRATION »
Cette annonce a été faite à la suite d’une réunion lundi soir entre la présidente brésilienne et M. Patriota, selon le site G1. Elle intervient alors qu’un diplomate brésilien accrédité en Bolivie a reconnu avoir organisé la fuite d’un opposant bolivien qui était réfugié dans la représentation diplomatique brésilienne de La Paz depuis 455 jours, déclenchant la désapprobation de la Bolivie.
« J’ai choisi la vie. J’ai choisi de protéger une personne, un persécuté politique », a déclaré ce diplomate, Eduardo Saboia, à la chaîne brésilienne TV Globo. Le diplomate a assuré avoir agi de son propre chef. A La Paz, le ministre des affaires étrangères, David Choquehuanca, a exprimé la « profonde préoccupation » de son pays face à cette « violation des mécanismes de coopération » des deux pays qui marque selon lui un « mauvais précédent. Le sénateur Pinto ne pouvait sortir du pays sans sauf-conduit sous aucun prétexte ».
Le sénateur du parti Convergence nationale s’était réfugié le 28 mai 2012 à l’ambassade du Brésil à La Paz, où il avait déposé une demande d’asile après s’être plaint de « persécutions » politiques du gouvernement, dont il accuse plusieurs proches d’être liés à des trafiquants de drogue. M. Pinto affirmait alors faire l’objet de « 20 procès » pour divers motifs paralysant selon lui ses activités politiques. Il avait même été condamné par la justice à un an de prison pour détournements de fonds alors qu’il était gouverneur de la province de Pando.
Brasilia lui avait accordé le droit d’asile peu après son arrivée à l’ambassade, mais La Paz refusait de lui octroyer un sauf-conduit sous le prétexte qu’il faisait l’objet de plusieurs accusations de corruption. Selon le gouvernement, il s’agit d’une affaire judiciaire et non politique.
Source : Le Monde & AFP
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