SAN SALVADOR (Reuters) – Un écart infime sépare lundi les deux candidats en lice au second tour de l’élection présidentielle au Salvador, Salvador Sanchez Ceren et Norman Quijano, qui se sont tous deux proclamés vainqueurs.
Après dépouillement dans la quasi-totalité des bureaux de vote, la commission électorale donne Sanchez Ceren, vice-président sortant et ancien commandant de la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), en tête avec 50,11% des voix.
Norman Quijano, candidat de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite) et ancien maire de San Salvador, est crédité de 49,89% des suffrages, à seulement 6.448 voix derrière son rival – sur 4,9 millions d’inscrits.
Sanchez Ceren, qui avait obtenu 49% des suffrages au premier tour, le 2 février, a annoncé sa victoire très tard dimanche soir à ses partisans.
« Nous avons remporté le premier tour, nous l’avons emporté à nouveau au terme du second tour. Nous devons poursuivre la lutte contre la pauvreté (…) Le peuple a choisi de poursuivre sur la piste du changement », a-t-il dit.
Mais Norman Quijano a accusé la commission électorale de corruption.
« Nous ne tolèrerons pas la fraude. Nous sommes convaincus à 100% de notre victoire », a-t-il dit aux siens.
Le Tribunal suprême électoral (TSE) a souligné que l’avance de Sanchez Ceren ne pouvait plus être comblée mais ne l’a pas pour autant proclamé vainqueur du scrutin, attendant la fin de la procédure de dépouillement et de comptabilisation des bulletins.
Norman Quijano a axé sa campagne d’entre-deux-tours sur les responsabilités de Salvador Sanchez Ceren au sein du FMLN lors de la guerre civile de 1980-1992, qui a fait 75.000 morts.
Le FMLN s’est transformé en parti politique après la fin du conflit, mais n’a pu remporter la présidence tant qu’il a présenté comme candidats d’anciens guérilleros. C’est seulement quand il a soutenu un journaliste, Mauricio Funes, qu’il a décroché la présidence en 2009.
Âgé de 69 ans, Salvador Sanchez Ceren, que la droite accuse de suivre l’exemple du gouvernement socialiste du Venezuela, s’est engagé à poursuivre les politiques sociales du président sortant en matière de gratuité des fournitures scolaires et de retraites.
Vingt-neuf pour cent des 3 millions de Salvadoriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 40% avant l’arrivée au pouvoir du FMLN, selon les chiffres du gouvernement.
(Nelson Renteria et Michael O’Boyle; Julien Dury et Henri-Pierre André pour le service français)
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