Une épaisse chape de pollution paralysait mardi pour le troisième jour consécutif Harbin, forçant la fermeture des écoles et de l’aéroport et entravant le réseau de transports.
Tout en ayant baissé par rapport à la veille, la pollution atmosphérique atteignait encore un niveau dépassant de plus de trente fois le plafond préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Harbin, agglomération de plus de 10 millions d’habitants.
«Le fog est moins grave qu’hier, mais c’est toujours dégoûtant», a déclaré une étudiante chinoise, Song Ting, 21 ans, jointe au téléphone depuis Pékin. Un ingénieur de 25 ans, Zhao Yang, a déclaré de son côté: «Hier, c’était le pire. On a mal quand on respire. On ne voit pas grand monde dans les rues et certains mettent trois masques avant de sortir». L’«airpocalypse» à Harbin faisait mardi la une de divers journaux dans le pays, de plus en plus inquiets de la dégradation de l’environnement.
La presse publiait notamment des photos de résidents, le visage recouvert d’un masque filtrant, perdus dans un brouillard ne laissant que quelques dizaines de mètres de visibilité. Le «fog» sur Harbin, capitale de la province du Heilongjiang, s’est accumulé tandis que la ville mettait en route son système public de chauffage à l’approche de l’hiver, particulièrement rude dans cette région frontalière de la Sibérie.
La Chine, deuxième économie de la planète et premier marché automobile mondial, voit son environnement menacé par ses nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes. En outre le pays tire plus de 70% de son énergie de la combustion du charbon, ce qui en fait le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.
Le gouvernement avait annoncé en juin qu’il rendrait désormais les cadres locaux responsables de l’amélioration de la qualité de l’air dans leur ville. La municipalité de Pékin a, elle, annoncé jeudi dernier son intention d’instaurer un système de circulation automobile alternée les jours où la qualité de l’air est particulièrement dégradée.La pollution de l’air a contribué au décès prématuré de 1,2 million de personnes en Chine en 2010, avait estimé l’organisation Health Effects Institute, dans une étude parue en mars dernier.
Source : 20 Minutes
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