TCHELIABINSK, Russie (Reuters) – Une pluie de météorites s’est abattue vendredi dans le ciel de l’Oural, dans le centre de la Russie, faisant dans les 1.200 blessés, la plupart touchés par des bris de verre.
Les habitants de Tcheliabinsk, une ville industrielle située à 1.500 km à l’est de Moscou, ont raconté avoir entendu une sorte d’explosion et vu une intense lumière dans le ciel, avant de ressentir l’onde de choc.
La pluie de météorites a laissé une longue traînée blanche dans le ciel, visible jusqu’à Ekaterinbourg, à 200 km de là.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré que 1.200 personnes avaient été blessés, dont 200 enfants, en majorité pour des blessures légères causées par des bris de verre.
L’explosion a soufflé les fenêtres de la grande rue de Tcheliabinsk, ainsi que plusieurs vitrines de magasins.
« J’étais à un arrêt de bus en train de dire au revoir à ma petite amie », a témoigné Andreï, un habitant qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. « Puis il y a eu un éclair, j’ai vu une traînée de fumée dans le ciel et j’ai ressenti l’onde de choc qui a soufflé les fenêtres. »
Les météorites se sont apparemment désintégrées en entrant dans l’atmosphère terrestre, mais la détonation a fait exploser des vitres, déclenché les alarmes des voitures et perturbé les signaux des téléphones portables.
« J’étais en route pour le travail, il faisait encore sombre mais soudain il a fait aussi clair qu’en plein jour », a témoigné Viktor Prokofiev. « J’ai eu l’impression d’être aveuglé par des phares. »
BOULES DE FEU
Iouri Bourenko, responsable de la section locale du ministère des Situations d’urgence, a parlé d’une « pluie de météores en forme de boules de feu » et souligné que les niveaux de radiations étaient normaux.
Les autorités ont demandé aux habitants de rester chez eux, sauf s’ils devaient aller chercher leurs enfants à l’école ou à la crèche.
Un astrophysicien de l’université de Sheffield (Angleterre), Simon Goodwin, a expliqué qu’il tombait chaque jour entre 1.000 et 10.000 tonnes de matières de l’espace vers la Terre, mais que la majorité se consumait dans l’atmosphère.
« Même si des événements de cette importance sont rares, un impact qui cause des dommages et des morts peut se produire tous les siècles environ », dit Simon Goodwin. « Malheureusement, on ne peut absolument rien faire pour empêcher les impacts. »
En 1908, on impute à la chute d’une météorite sur la Sibérie la dévastation d’une zone de plus de 2.000 mètres carrés. Les fenêtres avaient été brisées dans un périmètre de 200 km autour du point d’impact.
Selon un responsable du ministère des Situations d’urgence, le phénomène observé vendredi pourrait être lié au passage de l’astéroïde 2012 DA14, d’une cinquantaine de mètres de diamètre, qui devait passer à 27.520 km de la Terre.
Cet astéroïde ne devrait percuter aucun satellite terrestre selon la Space Data Association, qui suit les trajectoires des satellites. Il passera au plus près de la Terre ce vendredi à 19h24 GMT, 20h24 en France.
Tangi Salaün et Corentin Dautreppe pour le service français, édité par Gilles Trequesser
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