ALORS QU’UN PROJET DE LOI VISANT À AUGMENTER LES FRAIS D’INSCRIPTION des étudiants internationaux en France est sur le point d’être débattu, il est crucial de replacer cette décision dans son contexte.
Quelle raison principale si ce n’est l’intention pécuniaire peut expliquer cette inflexion gouvernementale ? Le gain estimé serait considérable, si dès lors que cette décision actée, les néo-bacheliers internationaux et autres étudiants venus de tous les continents consentent à sacrifier leur jeunesse pour étudier dans un pays qui entend les priver de leurs ressources limitées, en sus de l’égalité envers les étudiants français.
Autant dire que la probabilité que le bénéfice exempté se réalise est aussi faible que sera fort la mobilisation internationale des étudiants (naguère) désireux d’étudier en France pour contrecarrer ce projet. Projet qui en l’espèce est moins périlleux pour les étudiants concernés que pour la France même.
Ce dans le sens où ces dizaines de milliers d’étudiants, qui sont les cadres, les dirigeants, les experts, les artistes, l’intelligentsia globalisée de demain, bref une partie -nous en conviendrons non négligeable- de ce que sera l’Avenir du monde n’aura pas la mémoire courte -qui oublie ses luttes de jeunesse ? l’injustice auquel il a estimée avoir été exposée en années les plus idéalistes ?- et en tiendra grief à notre pays, si il n’en développe pas un certain ressentiment.
Celui-ci ne nous sera dans aucun des cas profitable, puisqu’il vaudrait mieux-même de n’être pas haï de ses ennemis, alors quid de ses futurs interlocuteurs. Qu’en sera t’il lorsque un étudiant indien ou malien renoncera à s’inscrire à l’Université en France parce que les frais d’inscription annuelle lui coûteront trois-mille cent euros contre trois cent vingt euros pour un étudiant national, et ce seulement en licence. Nous n’évoquerons par les frais pour un doctorant chilien souhaitant effectuer sa thèse en biochimie à Clermont-Ferrand, qui verra la douloureuse atteindre les dix-mille euros.
Qu’en sera t’il lorsque cet étudiant rebuté accèdera dans sa carrière à des postes à responsabilité dans son pays, et que la France dans toute sa diplomatie entendra nouer de bonnes relations cordiales et économiques avec lui ?
Sera t’il disposé à favoriser les relations entre son pays et la France, ou avec un tiers état, en l’occurrence une autre puissance comme la Chine par exemple, qui offre des bourses et la scolarité gratuite à des étudiants internationaux, principalement africains présentant des résultats remarquable et une volonté prometteuse. N’oublions pas que la place de la langue française dans le monde est de plus en plus menacée, en France même, par l’hégémonie de l’anglais, par l’émergence ou la réaffirmation de langues fortes (l’allemand, l’arabe etc) et régionales, ce qui en dit long sur combats d’influences qui se trament.
N’oublions pas qu’en Afrique, l’on parle dans les universités et sur les chantiers, et dans les bureaux d’études plus chinois que français. N’oublions donc pas, puisque les étudiants internationaux n’oublierons pas non plus. Alors que même que nous blâmons « la fuite des cerveaux » qui va à l’encontre de nos intérêts », pourquoi empêcher l’attraction des cerveaux en France ?
GNADOU ATHYTHEAUD, pour K1fo
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