Dans sa volonté de faire annuler la dette des Euro-États détenue par la BCE, reconnaissons que Thomas PIKETTY et son aréopage d’économistes sont respectueux des règles de la physique, puisque pour eux, le corps de la dette ne peut être stable que si son volume diminue lorsque la pression augmente.
Néanmoins, il est une différence fondamentale entre la diminution et la disparition, n’est-ce pas ?
L’augmentation de la pression monétaire sur l’Europe est-elle positivement infinie pour qu’on lui oppose un traitement non moins absolu du volume de la dette, à savoir son effacement pure et simple ?
PIKETTY estime en somme que la suppression du volume entraînera ipso facto la suppression de la pression.
Nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur la méthode de suppression du corps pour mettre fin à sa compression.
Supprimer un corps, c’est supprimer ses qualités dont la compressibilité, cela d’autant plus que les effets de la compressibilité, ou la compressibilité du corps même, sont visées par la dite suppression du corps.
Mais là est l’erreur des detto-suppressistes : la pression est une propriété intensive, dont la valeur ne dépend pas de la taille du système, ainsi, rendre la valeur du volume de la dette nulle n’aura aucun effet sur la pression exercée sur le dit volume, par les créanciers par exemple.
Ce même si le volume ou la masse de la dette sont des propriétés extensives de la dette, car proportionnelles à une quantité caractéristique du système-dette, car en soi le volume ou la masse de la dette n’ont jamais été à charge de l’Eurozone tant que le remboursement/acquittement de la dette n’était pas imminent.
D’ailleurs, la contraction de la dette conduit automatiquement à la pression du remboursement s’exerçant sur la dette, et c’est cette pression que PIKETTY veut supprimer en rendant nulle la masse et le volume de la dette.
Mais croyons-nous que la pression du remboursement exercée sur les dettes contractées ou émises par les Euro-États s’amenuiserait dans le cas ou les dettes en question seraient détenues par d’autres acteurs privées et institutionnelles, moins amènes que la BCE et les organes européens ?
La stratégie de PIKETTY n’eut été payante que si la BCE avait été l’unique créancier des Euro-États, et si les dits Euro-États étaient assurés de ne jamais avoir que la BCE que comme unique créancier; force est de constater que cela n’est pas le cas, ce qui fractionne la dette des Euro-États en deux, la partie supprimable détenue par la BCE, et la partie dont il faudra s’acquitter -à taux élevé, non détenue par la BCE.
En plus de la castration, nous voici introduit à la schizophrénie monétaire.
Ainsi appelés à une psychanalyse du trauma financier lié à la question de l’euro-dette, nous devrons apporter soin et secours à l’économie européenne par le biais de la neuro-économie.
En effet, alors que jusque ici la finance avait semblé hors de contrôle, le marché régulé par ses propres lois, nous voyons poindre une volonté de diriger directement l’économie européenne, et nous constatons que ces initiatives repose sur une cognition particulière, qu’il nous faut examiner par le biais de la neuro-économie.
La dette, néanmoins, comme pour le reste toute matière, est régie par des lois que nous devons connaître et comprendre par le biais de la physique monétaire.
La Physique monétaire inclut notamment la physique des devises, la physique des valeurs dont celle de la dette que nous traitons dans le présent ouvrage, ainsi que la mécanique des échanges, la mécanique monétaire s’intéressant à la création et à la matière monétaire, ainsi qu’à ses forces d’interactions.
À l’incertain mental nous adosserons la certitude matérielle, pour à terme établir la matérie/materie mentale de notre objet et de son sujet, à savoir le pouvoir d’appréhension et de manipulation du mental sur la matière monétaire.
N’est-ce pas là après tout la visée première de la pensée de PIKETTY, dont l’acte guiderait le flux dans une direction ou dans une autre, et ici précisément dans le sens de son anéantissement ?
Concédons que désintégrer de la valeur dette n’est pas anodin, surtout lorsque les montants se comptent en trilliards d’euros, près de 2 700 milliards d’euro pour la seule France(!), ainsi nous faut-il saisir les règles et subtilités de la matière monétaire, avant même d’oser la manipuler à bon escient.
À cet effet posons nous la question de la matière de la dette-monnaie : est-elle un fluide, c’est-à-dire un milieu matériel parfaitement déformable, ou un gaz, ou un plasma (très compressible) ou peu compressible à l’instar d’un liquide ou d’un solide ?
La monnaie ne saurait être gérée sans connaissance parfaite de sa nature et de son fonctionnement, diverse en ses parties, commune en son unité, transversale en ses transvasements internes.
GNADOU D. ATHYTHEAUD, extrait de THÉORIE DE LA CASTRATION MONÉTAIRE
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