Le titre du présent article, hermétique aux premier abord, ne jouit du qualificatif d’abscons qu’en tant … qu’attribut.
Qu’est-ce que l’attribut ? Ce que l’on prête à partir de ce que l’on nous donne, en d’autres termes, l’attribut est l’interprétation d’un signal qui devient vérité pour l’interprète.
La Turquie, son histoire et sa démographie en font foi, est un hiatus géographique, culturel et politique pourrions-nous dire dans l’ensemble eurasiatique.
Entre Europe, Arabie et Asie, la Turquie est un véritable carrefour des échanges et des civilisations afro-eurasiatiques.
La présence, notoire, de la Turquie en Méditerranée rappelle la proximité matérielle de la Turquie avec la « Mare Nostrum » des Romains, mais aussi celle des Phéniciens, des Hellènes, et plus loin dans l’histoire, des Égyptiens.
Égypte, qui sera d’ailleurs au XIXe siècle partie de l’empire ottoman, formation politique de l’impérialisme turc, à la longévité stupéfiante seulement comparable à celle des Habsbourg, et tendu vers celle … des pharaons.
La Turquie, vous l’aurez compris, de par son méditeranéisme est voisin de l’Afrique du Nord, ou son expansion a pu se propager nous l’avons-dit.
Pourtant, si nous revenons à notre époque, nous voyons une Turquie hybride, puissante et modeste, tonitruante et discrète, pacifique et interventionniste, avant-gardiste et conservatrice.
Les Turcs ont-ils réussi le tour de force de se prémunir de la division de par la fondation d’une tribu commune, en dehors des fédéralismes et sécessionnismes propre aux nations tourmentées.
L’unité de la Turquie est-elle un hapax face aux nations qui aujourd’hui se débattent avec leurs « séparatismes » ?
La Turquie, partant, se parant de l’attribut de tribu nationale, s’est-elle reconnue singulière ?
Quelle est donc cette différence qui fait de la Turquie à la fois Europe, et Asie, en cultivant parfois l’ambiguïté en la conjuguant à une fermeté d’État nécessaire à l’ordre et la pérennité ?
Étendons-nous d’abord sur la singularité turque, pour ne pas dire l’attribut de la différence turque à l’égard de l’Europe, qui pourrait ne pas être identitaire mais plutôt qualitative.
Remontant alors à l’origine de l’Europe politique. Passons outre les indispensables prémisses qui pourraient aller à l’encontre d’une exclusivité originelle européenne sur ses propres fondations -l’Antiquité ayant été plus que toute époque l’ère de l’enseignement, de la padeia, donc de la transmission, du partage et du don.
Prenons alors l’instant ou il serait plus aisé de s’exprimer en faveur d’une telle exclusivité originelle européenne par rapport à son histoire politique : le rayonnement de l’Empire Romain.
Véritable unification par l’impérialisme cité plus haut, en référence à la dynastie d’Osman, l’Empire romain compris l’Anatolie, berceau et foyer aussi symbolique que géographique de la turquéité.
Parmi les provinces anatoliennes de l’Empire Romain se trouvait la province Asia.
Ainsi, Asie, la province dont le nom désignera une part de l’exogène oriental pour le définit européen se trouvait-elle lors de la fondation européenne primitive bâtie par la Rome Antique en Anatolie (zone géographique constituant la majeure partie du territoire de la Turquie actuelle).
Qui plus est, la province Asia se trouvait dans la partie la plus occidentale de l’Anatolie, celle faisant face à la Grèce, berceau d’une identité quasi mystique européenne, à défaut d’être clairement transmise par atavisme si culturellement ou politiquement prégnante.
À cet égard pouvant-nous indiquer la Mer Égée séparant la Grèce et la Turquie, dont les frontières respectivement sont à cette date quasiment échangée par rapport à celles de l’Antiquité, et la Mer Noire séparant l’Europe dite orientale (Bulgarie, Roumanie, Moldavie, Ukraine) de l’Asie occidentale (Russie et Transcaucasie : Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) comme des contours de la singularité anatolio-turque, faisant de l’Anatolie-Turquie la jonction de l’Europe orientale et de l’Asie occidentale.
Si nous revenons à notre époque actuelle, nous verrons que la Turquie demeure toujours autant la jonction de l’Orient d’Occident et de l’Occident d’Orient, de telle sorte qu’elle personnifie l’hybridité occidento-orientale, euro-asiatique.
Une telle analyse pourrait se doter d’analyses ethnologiques, anthropologiques voire religieuses, cantonnons-nous d’abord à la politique.
Comme exprimée plus haut, la Turquie est à la fois centre mais aussi extension, puisque péninsule anatolienne, de l’ensemble hélasien.
Politiquement, la partie occidentale de cette ensemble hélasien est dominée par l’Union Européenne.
Par ensemble hélasien, nous comprenons dans l’ordre alphabétique les États suivants :
Albanie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kazakhstan, Kirghizistan, Lettonie, Lituanie, Liechtenstein, Luxemboug, Macédoine du Nord, Malte, Moldavie, Monaco, Montenegro, Norvège, Ouzbékistan, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Unie, Russie, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Tadjikistan, Turkménistan, Turquie, Ukraine et Vatican.
La Turquie peut aisément être, dans les différentes classifications que pourraient inspirées notre définitions de la HÉLASIE, être situé dans sa partie occidentale, orientale, ou centrale.
Ce qui demeure assuré, c’est la prédominance politique exercée par l’Union Européenne sur la partie occidentale de l’ensemble hélasien; ainsi Bruxelles, Strasbourg et Francfort jouent t-elles un rôle d’aimant des âmes et des ambitions sur l’occident hélasien.
Ainsi, pour définir la partie occidentale de la hélasie politique serait-il souhaitable de nommer les États hélasiens membres de l’Union Européenne.
Parmi les États hélasiens membres de l’Union Européenne, et donc membre de l’occcident politique en Hélasie, nous retrouvons l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède.
Les États cités plus haut sont, eu égard à leur appartenance à l’Union Européenne, force politique principale de l’Ouest hélasien, parties de l’Hélasie occidentale « politique ».
Par observation de la partie orientale de l’ensemble euroasiatique dénommé Hélasie, il apparaît qu’elle est politiquement dominée par la Communauté des États Indépendants, ainsi Moscou, Nur-Sultan et Bakou jouent-t-elle un rôle majeur dans la hélasie politique orientale.
Ainsi pour nommer les États de la hélasie politique orientale serait-t-il judicieux de nommer les États membres de la Communauté des États Indépendants.
Au rang des États membres de la Communauté des États Indépendants, et donc de l’orient politique en Hélasie nous comptons l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l’Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan.
Les États cités plus haut sont eu égard à leur appartenance à la Communauté des États Indépendants, force motrice de la Hélasie orientale, « politique », parties de la Hélasie orientale politique.
Parmi les États de la Hélasie « politique », que nous différencions de la hélasie culturelle, plus large ou pourrait être inclus des pays limitrophes à notre ensemble euroasiatique, à l’instar de la Mongolie, de l’Iran voire de la Syrie, nous retrouvons plusieurs États membres ni de la Communiqué des États Indépendants ni de l’Union Européenne.
Les États de la Hélasie politique non membres du dyptique CEI/UE sont-ils à cet égard non parties à la fois de l’Hélasie politique occidentale dominée par l’Union Européenne comme de l’Hélasie politique orientale dominée par la Communauté des États Indépendants ?
Le Royaume-Uni, non membre en devenir de l’Union Européenne (si les voix du peuple l’emporte sur les atermoiements des dirigeants politiques britanniques) est-il vraiment étranger de l’Hélasie occidentale politique ? Le Turkmenistan, non membre de la Communauté des États Indépendants (dont il fut membre à part entière avant d’en devenir État partenaire puis État associé) est-il vraiment étranger à la Hélasie orientale politique ?
La question posée est ainsi celle de la proximité plutôt que celle de l’appartenance politique.
Parmi les États hélasiens membres ni de l’UE ni de la CEI, lesquels sont davantage politiquement proches de l’UE, lesquels sont davantage politiquement proches de la CEI ?
Citons d’abord les États hélasiens ni membres de l’UE et de la CEI :
Albanie, Andorre, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Liechtenstein, Macédoine du Nord, Malte, Monaco, Montenegro, Norvège, Royaume-Uni, Saint-Marin, Serbie, Suisse, Turkménistan, Turquie, Ukraine et Vatican.
Se posent la question de la domination intérieure (en hélasie), en hélasie occidentale (UE), en hélasie orientale (CEI).
Quelle est la domination intérieure en UE : Allemagne ? Italie ? France ? Groupe de Visegrad ? Benelux ? Pays Scandinaves ? (Nous sommes en hélasie occidentale face à une interrogation vis-à-vis de la domination).
Quelles est la domination intérieure en CEI : Russie. (Nous sommes en hélasie orientale face à une affirmation de la domination).
Quelle est la domination ou influence extérieure en UE = USA ? Russie ? UK ? Israël ? États du Golfe persique et monde arabo-musulman ? ONU et organismes internationaux affiliés ? Ces dominations sont-elles réelles, et si réelles, véritablement extérieures ?
Quelle est la domination ou influence extérieure en CEI = Chine ? USA ? ONU et organismes internationaux affiliés ?
Qu’est-ce que la domination ? Qu’est-ce que l’influence ? Sont-ils le soft power pour le second et le hard power pour le premier ?
La domination, et l’influence sont-t-elles des forces ou des menaces, dont au cas ou l’influence, la domination, la menace intérieure se fait extérieure ?
La Turquie se tourne t-elle vers l’UE ? La Turquie se tourne t-elle vers la CEI ?
Quels sont les liens Turquie-UE, et Turquie-CEI ?
La Turquie est membre de son propre ensemble, le Conseil Turcique, celui-ci réunissant les États turciques.
Par analyse des États turciques, du monde turcique, nous voyons que turc et turciques sont différents mais liés.
De par les mouvements de populations etc, la Turquie est une extension apparentée du monde turcique, qui est lui-même apparenté aux Nomayades, les peuples nomades et itinérants, dont principalement ceux d’Eurasie.
Pourtant, en Turquie, les turciques ont dans l’histoire eu plus tendance à être sédentaires que Nomayades. Est-ce à dire que la Turquie était le terminus des Nomayades turciques-mongoles, leur rampe de lancement pour l’expansion, notamment par l’empire ottoman?
L’empire ottoman a été fondé par des turciques, voire des turcs, mais turciques signifie t-il nécessairement nomayades, nomayades turciques?
Les Nomayades turciques seraient-ils eurasiatiques, tandis que les Sédentaires turciques seraient turques ?
Les turcs sont-ils turciques ?
Le lien est-il simplement linguistique, ou culturelle, génétique ?
Existe t-il une spécificité culturelle turc ?
La Turquie serait-elle hors mais en le monde turcique, comme un miroir le reflétant ?
Serait-elle l’autre mais le même de la Russie ?
Posons, pour étudier le parallélisme turco-russe, les principautés anatoliennes (dont le sultanat seldjoukides de Roum) partie du monde seldjoukide et les principautés russes (dont la principauté de Moscou) partie du monde ruthène, l’Empire Ottoman et l’Empire russe, le sécularisme de l’État d’Atatürk et de l’Union soviétique, conservatisme religieux et force tous azimuts (défense, sécurité, économie, diplomatie) de la Turquie Erdoganienne et de la Russie Poutinienne ?
Nous pouvons remonter dans la gémellité turco-russe à la principauté rus’ et l’empire romain d’Orient dit empire byzantin (prédécesseur historique et géographique de l’empire ottoman) dont la capitale était Constantinople, futur Istanbul, capitale de l’actuelle Turquie.
Nous en revenons ainsi à Rome l’Antique, Rome l’impériale.
Si la Rome d’Italie est la Première Rome, Constantinople la Deuxième Rome et Moscou la Troisième Rome, un impératif de grandeur lie-il les trois capitales ?
Si nous devions être précis quant à la transmission de la couronne de lauriers de César, nous dirons qu’il existe Quatre Rome :
Première Rome : Rome impérial antique (Empire romain puis Empire Romain d’Occident)
Deuxième Rome : Constantinople (Empire Romain d’Orient)
Troisième Rome : Aix-la-Chapelle (Empire carolingien puis Saint Empire Romain Germanique)
Quatrième Rome : Moscou
Cinquième Rome : Londres
Sixième Rome : Washington D.C
Si nous transmettons le pouvoir des Rome successives et distinctes à leurs successeurs politiques directs, indirects et finaux, alors le pouvoir d’empire impérial européen, que dis-je, hélasien se partagerait entre :
- Rome (l’État italien reprenant à son compte les attributs impérialistes de la Rome antique, via le Royaume d’Italie-la République d’Italie),
- Istanbul (l’État turc reprenant à son compte les attributs impériaux de la Rome antique à travers son successeur Constantinople, via l’Empire ottoman-la République de Turquie)
- Berlin/Vienne et Paris (les États allemands/autrichiens et français reprenant à leur compte les attributs impériaux ou impérialistes de l’Empire carolingien divisé entre Royaume de France-République française et Saint Empire de la Nation germanique-République d’Allemagne),
- Moscou (l’État russe reprenant à son compte les attributs impériaux de la Rome antique à travers la transmission du sacré christiano-byzantin de Constantinople à Moscou, ce via le tsarat/l’empire russe-la Fédération de Russie
- Londres (l’État britannique reprenant à son compte les attributs impériaux de la Rome antique par la récupération du sacré christiano-romain grâce à la Réforme protestante, qui fera schisme au sein de la chrétienté et créera un autre empire chrétien, celui des États protestants, au nord-oust de l’Europe, dont Londres sera l’épicentre politique, ce via le Royaume d’Angleterre, l’Empire Britannique-la Grande Bretagne.
Ne manquons pas de faire justice à la dernière héritière de Rome, dont le caractère impérial sera discuté, mais l’actuel profil hélasien reconnu, et les facultés impérialistes convenues :
- Washington D.C, qui reprendrait à son compte la fonction de pouvoir temporel échut au souverain romain, ce par la force d’action, comme par le pouvoir de décision et de dissuasion. Washington D.C, centre politique des États-Unis d’Amérique serait le symbole de l’Empire Américain.
Tout véritable empire a vocation à l’universalité, possible par l’expansionnisme ou la cohabitation.
Quel seront les liens entre les rémanences d’empire hélasien d’ascendance romaine, à savoir les impérialismes italiens, turques, franco-germaniques, russes, britanniques et américains ?
Sommes-nous à l’ère de la coopération des anciens empires, ou à l’ère de la guerre des empires ?
Le monde a bien changé depuis la Première guerre mondiale, qui était en réalité la Guerre des Empires.
Dans le conflit de 1914-1918 étaient engagés l’Empire britannique, la République française et son Empire colonial, l’Empire allemand des Hohenzollern, l’Empire austro-hongrois des Habsbourg, l’Empire Russe des Romanov, l’Empire ottoman.
Ce n’est par pour rien qu’elle fut nommer la Grande Guerre, ou la Guerre pour mettre fin à toutes les Guerres.
La Première guerre mondiale était une guerre de destruction des Empires.
Au lendemain de la Première des Guerres mondiales, il ne restait plus qu’un seul survivant : les États-Unis d’Amérique.
En 1918 se levait sur le monde le drapeau américain, le soleil se levait sur un nouvel empire romain, qui entendait étendre l’empire de la paix sur le monde par la Société des Nations proposé par le Président américain Woodrow Wilson.
La guerre en effet n’était plus permise par l’absence d’empire, ou plutôt par la présence d’un seul empire : l’empire des États-Unis d’Amérique, sous le patronage de sa Société des Nations.
Par le fracas des armes et les sanglots de sang du dit premier conflit mondial avaient disparu l’Empire austro-hongrois, l’Empire allemand, l’Empire Ottoman et l’Empire russe.
La formation de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques sur les cendres de la dynastie impériale, l’établissement d’un Reich nazi austro-allemand sur les cendres de la République de Weimar, la formation même d’un empire colonial italien par Benito Mussolini, le développement aiguë de l’expansion colonial français, comme la solidification de l’empire britannique en Asie comme en Afrique, en un mot, le retour des empires fut-elle une cause possible de la Seconde Guerre mondiale ?
Si la Seconde Guerre mondiale fut elle-aussi une Guerre des Empires, elle aussi en terrassa un grand nombre :
Ce fut la dislocation du IIIe Reich, l’effondrement de l’empire colonial italien, la déroute de l’empire japonais ancestral. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par l’expérience du combat, les empires coloniaux britanniques et français seront éprouvés en leur existence même :
Ce sera la vague des indépendances acquises avec plus ou moins de liberté, plus ou moins de consensus.
Nous pouvons dire que les guerres d’indépendance ou les octroi d’indépendances pacifiques ayant eu lieu dans les territoires coloniaux britanniques et français n’étaient que la poursuite et conclusion de la Fin de la Guerre des Empires.
Plus d’Empires, plus de Guerre des Empires, rien de plus clair que cela.
Ainsi de la Seconde Guerre mondiale n’aurait, une fois de plus, émerger qu’un seul empire, les États-Unis d’Amérique, si les troupes soviétiques n’avaient fièrement résisté, au-delà de toute espérance, par delà les pires souffrances à l’invasion des forces de l’Axe.
De par sa victoire lors de la Guerre Sacrée, survécut l’Union Soviétique, survécut la Grande Russie.
Désormais, puisque avec la Société des Nations qui permettait la coexistence des nations, donc des puissances, donc des empires, il ne fut empêché la barbarie de la Seconde Guerre mondiale, il fallait plus qu’une simple réunion, il faillait une union des Nations.
Ce sera l’Organisation des Nations Unies pour le monde et l’Union Européenne pour l’Europe, foyer des deux guerres mondiales.
L’argent le nerf de la guerre demeurant, la coopération des États sera recherchée sur les questions économiques, intimant leur respect de règles et d’autorité communes édictées et protégées par des organes de décision plus que multi-nationales, mais transnationales, voire supranationales.
Malgré tout, alors qu’en lieu et place de la disparition des empires nous assistâmes à la formations d’empires communs internationaux, continentaux ou régionaux dans les domaines économiques, politiques et militaires, demeurèrent deux empires nationaux : les États-Unis d’Amérique et l’URSS.
Ainsi la Seconde Guerre des Empires fut une bataille universelle ou ne survécurent que les super-empires (USA et URSS) dont la vocation est de rassembler des valeurs plus qu’un simple territoire, à savoir pour le premier le capitalisme-libéralisme et pour le second le collectivisme-communisme, ainsi que les royaumes qui n’auraient plus la prétention de s’étendre au-delà de leur « pré-carré », à savoir l’Espagne de l’habile Franco, la France du tenace De Gaulle, la Grande-Bretagne du volontaire Churchill.
Or qui dit empire dit expansion, ou cohabitation. Les empires américain et soviétique étant dans une logique d’expansion non pas territoriale mais idéologique, puisqu’ils sont des super-empires; alors les deux expansions se confrontent, s’affrontent, dont choc, dont friction, donc crise, donc guerre, une guerre qui ne sera pas directe comme la dernière guerre mondiale, mais qui n’en sera pas moins universelle ni implacable.
C’est la Guerre froide, que l’on pourrait désigner comme étant la Troisième guerre mondiale, ou la Troisième Guerre des Empires.
La Guerre froide doit sans aucun doute être désignée comme la Première Guerre des Super-Empires.
Un Super-Empire est, nous l’avons expliqué, un empire dont la puissance est fondamentalement, et premièrement, idéologique.
La puissance du Super-Empire traditionnel (issue de la vision territoriale de la puissance) repose également sur un territoire contrôlé, qui peut étendre sa puissance par des implantations territoriales, c’est ce que l’on appelle la suprématie.
Un tel super-empire ne peut-être combattu que sur le terrain idéologique, ou sur le terrain territorial.
Les super-empires soviétiques et américains, de par leur force militaire, et leur considération sage des dégâts d’une guerre d’empire, à plus forte raison d’une guerre de super-empire, ont tant bien que mal tenté de se prémunir des rages d’une telle catastrophe.
Pourtant la menace constituée pour l’un de l’existence de l’autre appelait une politique de déstabilisation idéologique et territoriale.
D’où l’importance affirmée de la propagande et de l’interventionnisme.
Si la propagande, qui ne tue visiblement personne est directe, l’interventionnisme sera indirect :
Présence soviétique en Amérique Centrale et à Cuba, Intervention américaine en Corée et au Vietnam.
Le pinacle de cette confrontation des interventionnismes super-impériaux sera la guerre d’Afghanistan.
L’Afghanistan, tombeau des empires.
Pour sécuriser la puissance géographique des super-empires territoriaux, les super-empires sécurisent leurs bordures, leur environnement géographique, leur « étranger éloigné » comme auraient pu dire les Russes.
L’Amérique Centrale et les Caraïbes étaient donc d’une importance stratégique primordiale pour les Américains; Cuba sera le summum du conflit de la Guerre froide dans l’immédiat géographique des USA.
L’Asie centrale et l’Extrême Orient étaient donc d’une importance stratégique capitale pour les Soviétiques, l’Afghanistan sera le climax du conflit de la Guerre froide dans l’immédiat géographique de l’URSS.
Avec son immédiat géographique, deux politiques sont possibles; l’expansion ou la cohabitation.
Les possibilités d’expansion ou de cohabitation s’offrent à toute entité territoriale et politique, et sont d’une importance stratégique pour une entité impériale.
Les États-Unis, face à la présence soviétique sur certaines de ses terres proches, n’avaient que le choix d’une politique d’expansion dans son immédiat géographique, et dans le cas de l’absence de présence soviétique préferait une politique de partnership, de mutual agreement.
Les Soviétiques, confortés par l’absence des Américains sur certaines de ses terres proches, choisirent la cohabitation : ce fut le cas en Afghanistan.
Pendant la Guerre froide, l’Afghanistan était un État souverain, monarchique, qui entretenait des relations cordiales avec la majorité des États du monde, mais partageait des relations privilégiés avec l’URSS du fait de la proximité géographique et de la politique de cohabitation choisit par l’URSS.
L’Afghanistan, au gré des roubles politiques internes qui la touchaient en cette période, devint peu ou prou une république socialiste quasiment soviétique, ou la coopération avec Moscou était forte, tant sur le plan politique, technique que militaire.
La culture soviétique imprégnait le pays afghan, de telle sorte que la puissance soviétique s’y diffusait par l’idéologie.
Mais l’Afghanistan était une terre d’islam, dont les montagnes couvaient une liberté d’âme et d’esprit farouche.
Alors que l’URSS étendait son empire idéologique sur l’Afghanistan, son rival américain venait de trouver la clé qui allait lui ouvrir la boîte de Pandore : la Résistance idéologique.
La Résistance idéologique des Afghans rétifs au sécularisme soviétique seraient encouragés par les Américains, de telle sorte qu’elle puise se traduire en résistance territoriale à la présence soviétique.
Teintant la lutte nationale afghane de l’absolu religieux, la présence super-impérialiste soviétique deviendrait une occupation, dans les esprits mais aussi dans les faits dès lors que l’intervention indirecte américaine à travers le financement et le support des moudjahidines afghans (puisque c’est ainsi qu’il faudra nommer les résistants afghans) nécessitera une intervention directe, donc une occupation soviétique des terres afghanes.
Les Soviétiques avaient-ils le choix face à cette présence indirecte américaine dans son immédiat proche, qui à n’en point douter constituait une menace concrète dans son environnement ?
Mais en s’impliquant encore et encore dans ce conflit hors de son propre territoire, l’URSS s’enterrera dans sa guerre du Vietnam, en un mot, dans sa guerre d’intervention super-impérialiste, dans sa guerre du David contre Goliath, dans le rôle malheureux du géant que la fronde du guerrier des hauts plateaux fera vaciller sur ses bases.
L’Afghanistan, tombeau des empires, sera le tombeau de l’empire soviétique.
Après ce conflit, exténué par tant de morts qu’il ne faudra plus les compter, les Soviétiques feront face à la remise en cause de toute expansion territoriale de leur part, et à la fragilité par leur propre intervention en Afghanistan de leurs valeurs idéologiques supérieurs dont celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques étant par nature le fruit d’une expansion territoriale, celle de la Russie tsariste puis impérialiste, comme celle des anciens empires nomayades steppiques ou sibériens, acceptée par les bolcheviks lorsqu’ils la menèrent au pouvoir, la remise en cause de son expansion territoriale n’était rien de moins que la remise en question de sa formation, donc de son existence.
La négation de l’expansion territoriale de l’Union Soviétique produit la négation de l’Union Soviétique comme extension territoriale.
C’est la négation de l’URSS comme territoire uni, mais aussi comme empire rayonnant sur le plan géographique et idéologique : fin du Pacte de Varsovie, effondrement du bloc de l’Est, éclatement de l’Union en Républiques indépendantes, achèvement de l’ère du communisme.
L’URSS retournera à son berceau, la Russie, ou plutôt Moscou, ou plutôt le Kremlin, centre névralgique du successeur de l’empire rouge qui en réalité était double, puisque existait la Chine, qui aujourd’hui a repris la direction du camp communiste dans le monde.
Mais enfin, le vin rouge du communisme n’est-il pas mélangé à l’eau du capitalisme, en Chine, comme il fut dilué dans la Russie post-soviétique ?
De la fin de la Guerre froide, troisième guerre des Empires, première guerre des Super-Empires, il ne sortit qu’un vainqueur :
Les États-Unis d’Amérique…
Enfin, pour que la Guerre froide fut finie, il eut fallu :
- que les camps en présence eussent changé d’objectifs, à savoir pour les USA la paix mondiale par l’hégémonie, pour l’URSS la paix mondiale par la dissuasion
- qu’au moins un des camps eusse disparu
- Qu’il ne ce soit rajouté de nouveaux protagonistes dans le Grand Jeu mondial de l’hégémonie dissuasive ou de la dissuasion hégémonique.
Or 1. Si l’on peut dire que l’URSS a changé d’objectifs à la fin de son existence sous Gorbatchev avec la perestroïka et la détente, en faveur d’un dégel des relations nucléaires, les USA n’ont pas dévié de leur politique qui a d’ailleurs permis le recul soviétique. Donc puisqu’il n’y a qu’un camp entre les deux super-empires, à savoir l’URSS, qui a changé d’objectifs, allant de la dissuasion à la neutralisation partiel de son arsenal nucléaire, on ne peut dire que les deux camps aient changé d’objectifs, à cet égard, la Guerre froide n’est pas terminée.
2. Les États-Unis du XXe siècle ont traversé les deux guerres mondiales et sont encore à la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’effondrement subséquent du Bloc de l’Est. L’URSS a disparu de ces bouleversements historiques et n’avait pas de successeur réel à sa hauteur malgré que la l’ex -RFSS de Russie devenue Fédération de Russie ait repris ses prérogatives.
Toutefois, le camp orientale de l’hémisphère nord n’aurait véritablement disparu que si aucune de ses entités politiques n’avait repris le flambeau.
Or la Russie qui émerge de la décadence de l’ère Elstine et sa vague de privatisations des capitaux et ressources nationales est une Russie qui veut, avant même de reprendre son honneur sur la scène internationale, se refaire une intégrité politique, économique et militaire contre la désintégration que lui tendait l’Histoire des Empires déchus.
La Russie, et la CEI dont elle est membre et que nous avons évoqué, n’est certes en rien l’État-Nation fédéral unitaire qu’était l’Union Soviétique; d’ailleurs la dislocation de l’Union a mis au jours les antagonismes, les frustrations, voire les séparatismes qui couvaient de la Brest Biélorusse à l’île de Sakhaline.
La vivacité et l’intransigeance de la Russie sur les sujets touchant sa sécurité nationale et régionale, comme le respect de ses principes en font, de par sa force militaire une puissance qui n’est plus empire, mais dont l’empire ne peut être revendiqué par personne si ce n’est elle-même, par son peuple et son gouvernement.
Cela assuremment plaide en faveur d’une quasi-existence des deux camps de la Guerre Froide, avec cette fois les États-Unis non plus face à l’URSS, mais face à la Russie.
Pour un amateur de géostratégie, cela restera toujours Washington contre Moscou, la Maison Blanche contre le Kremlin.
3. Lors de la Guerre froide, des acteurs politiques majeurs émergent, en particulier dans le monde arabo-perso-indien (API), tels que la Libye, l’Iran ou le Pakistan. Aucun néanmoins entre eux ne constitua à lui seul un acteur indépendant des super-empires en présence, et si tel était vaguement le cas, pour la Jamahiriya libyenne, ce n’était que dans le soupçon mondial permanent d’ingérence ou de terrorisme, sans l’aspect fédérateur que voulait son « guide de la révolution », Muammar Gaddafi, qui se voyait en chef d’une puissance territoriale qu’il entendait étendre, et chef d’un mouvement panarafricain qu’il souhaitait mener.
Ainsi devenue puissance idéologique et territoriale, la Libye serait devenue un potentiel super-empire.
Les plans Gaddafiens bien entendu rentraient en désaccord avec ses voisins immédiats (Égypte, Tchad, Algérie) avec lesquels les rapports iront de la dégradation à l’affrontement armée.
Cependant, si nous pouvons décerner des acteurs mêlant force idéologique et puissance territoriale, c’est bien d’une part l’Union Européenne, et de l’autre la Chine.
L’idéologie européenne, prônant la paix, la démocratie, le partage, la liberté dont d’entreprendre, est l’héritière du consensus continental venue panser les plaies des deux conflits mondiaux, dont le centre de gravité était principalement européen et allait en s’étendant telle un séisme dans toutes les directions.
Cette idéologie européenne, fruit des années de cheminement de l’Europe vers les Lumières et la cordialité commune, couplée à un espace perçue comme havre de paix et de prospérité, attire, sans doute majoritairement depuis des zones ou la paix et la prospérité ne sont perceptibles à l’œil nu.
Or le territoire européen s’étend, l’Europe des Six est devenue l’Europe des Vingt-Sept. Les institutions et les intérêts européens se promeuvent par la promotion de leurs valeurs, ainsi l’idéologie, le territoire et les intérêts se partagent la tâche difficile de concilier l’Europe avec elle-même, et le monde avec son idéologie, son territoire et ses intérêts.
La Chine, elle, est une puissance territoriale majeure, et si son idéologie a pu longtemps être le communisme d’État comme en URSS, elle a adopté pour son développement les attributs du capitalisme à la chinoise, donc d’adaptation et de maîtrise.
La Chine ne promeut dans le monde son idéologie communisme, mais ne pouvant nous voire dans son expansion un rayonnement de son modèle économique. Le rayonnement économique de la Chine, notamment par ses implantations, ses coopérations dont la fameuse « Route de la Soie » 5.0 ne sont-ils pas un pas pour l’affermissement de sa puissance territoriale ?
Le développement de son armée, de ses capacités techniques comme de sa vigueur culturelle ne sont-il pas un Bond en Avant qui place la Chine au devant de la scène internationale ?
Si l’idéologie capitaliste chinois triomphe sur le monde par la promotion de projets de grande envergure, alors elle pourra s’asseoir à la table privilégiée des super-empires.
Serait-ce au détriment des USA et de la Russie, et de l’Union Européenne ?
Quoi qu’il en soit, le fait que les camps ont présence de la Guerre froide demeurent, qu’ils n’aient pas changé d’objectifs, et qu’il soit même apparu d’autres camps démontrent que la IIIe Guerre des Empires (dit Guerre froide) n’est pas terminée.
Seul les règles ont changé. Désormais, il n’y en a aucune.
Un néophyte observant le monde le classerai de manière binaire en camps impériaux opposés :
-L’Empire OTAN,
-L’Empire CEI-Chine-Corée du Nord.
Or rien n’est plus complexe puisque rien n’assure que la Chine et la Russie fassent cause commune, et que l’émergence de l’un ne pénalise la résurgence de l’autre.
Or LES EMPIRES OFFICIELS SONT MAINTENANT AUSSI ÉCONOMIQUES, avec donc des impérialismes économiques qui s’affrontent.
L’impérialisme serait-il nécessairement contre la souveraineté-l’indépendance-la liberté ?
La Russie de Poutine est-elle comme le combattant afghan face au détachement rouge, comme David face au Goliath de l’impérialisme otanique ?
L’OTAN et la CEI ne font -il qu’un ? Sont-ils un empire commun dont les membres éminents ne s’attaqueraient pas, mais parfois se battraient par combattants interposés, comme lors du conflit soviéto- afghan, comme au Vietnam, comme en Syrie, comme lors des révolutions de couleurs dans l’ancien espace de la CEI (Ukraine, Kirghizistan) ?
La guerre est économique, dans le sens ou ce sont des intérêts économiques qui s’affrontent indirectement, par des agents économiques ou politiques interposés;
La guerre est politique, dans le sens ou ce sont des intérêts politiques qui se battent par agents politiques ou économiques interposés.
La guerre est culturelle-idéologique (donc dont religieuse ?).
La religion n’est pas simplement une culture, est plus qu’une idéologie et ou une autre chose.
Donnons de l’ordre au monde en expliquant les neuf gboh du monde, c’est-à-dire ce par quoi le monde se bat et pour quoi il se bat en dehors des passions naturelles.
Voici le TABLEAU DES GBOH (ou Tableau des Neufs Tensions Surhumaines).
- la religion : l’idée au service de l’obéissance
- l’idéologie : l’obéissance au service de l’idée
- la culture : l’idée au service de l’idée
(d’où le parnasse l’art pour l’art, à mettre en lien avec Churchill qui devant l’affirmation au cœur du conflit 1938-1945 de responsables politiques britanniques selon laquelle l’art ne sert à rien , prétend que c’est pour cela que (nous nous) battons. Votre serviteur pose la question suivante : pourquoi nous battons nous pour l’art, qu’elle est l’idée que véhicule les idées ?)
- l’armée : l’obéissance au service de l’obéissance
- la politique : les intérêts au service de l’obéissance
- le commerce : l’obéissance au service des intérêts
- la finance : les intérêts au service des intérêts
Étudiez les combinaison de mon énoncé
- l’économie : idée au service des intérêts (idéologie, culture ou religion de l’intérêt)
- le dhramanisme : intérêts au service des idées (économie, finance ou politique de religion)
Tout ce qui se rapporte à ce qui tend l’homme et qui sous-tend la société est ici dévoilé par la présentations des 9 tensions surhumaines.
Une tribu n’est pas premièrement fondé sur les tensions surhumaines mais bien par les tensions naturelles que sont l’amour, la compassion, le soin de et l’entraide, en un mot, par la concernation de soi et d’autrui qui passe par la conscience.
La conscience de soi tend vers au-delà, et si la transcendance n’est pas une matière brute, les tensions surhumaines sont un travail de conception et de transformation de la matière humaine naturelle, dont aucune tribu ne devrait faire l’économie.
Après tout, et cela vaut autant pour la nation turque pour les tiers États, cela serait la plus nuisible des négligences ou intentions.
DE LA TURQUIE : DIDACTIQUE EMPIRIQUE
De la chute de l’Union Soviétique jusque la maîtrise par la Russie de son espace territoriale et idéologique, les États-Unis étaient seuls maîtres du monde.
Précisons qu’un empire contient des entités, et que l’empire n’est pas forcement ou seulement empire sur, mais empire pour : Ainsi les États-Unis en tant qu’empire ne sont pas au seul service d’eux-mêmes mais au service de tous ceux que les États-Unis considèrent comme faisant partie de leur empire, ou qui se considèrent eux-mêmes comme partie de son empire ou se voulant sous sa protection et patronage, à savoir notamment les pays membres de sa zone d’influence OTAN-Union Européenne, et les pays du bloc de l’ouest, dit pays du monde libre, ou en dehors de l’Axe du Mal/de la Terreur.
Précisons aussi qu’avoir la maîtrise de son territoire et de son idéologie, c’est avoir empire sur soi-même, puisque le territoire et l’idéologie fondent la puissance d’un super-empire.
Il est en effet des puissances qui peuvent contrôler leurs territoires, et même s’étendre; mais si ces puissances ne sont pas maîtres de leur idéologie, alors elles ne peuvent être des super-empires puisqu’elles n’ont pas le total empire sur eux-mêmes.
La restructuration de la Russie sera celle de son empire sur soi (politique, militaire, sécuritaire, administrative, médiatique, culturelle, idéologique, religieux, économique, territoriale, scientifique, technique et technologique, morale, démographique), donc de son empire sur sa zone géographique (CEI) et au-delà (Syrie, Égypte)
La Turquie, après démembrement de l’Empire Ottoman, a failli disparaître de la carte, n’être plus rien qu’une épave voguant sur les eaux boueuses de l’Histoire achevé.
Tel le bey originel conquérant l’Anatolie, tel le Khan devenant Khagan par fusion quasi saïanne des Mongols, tel le Saoud unifiant les Arabes de la Péninsule avec la bénédiction de Wahhab, Mustapha Kemal Atatürk fédèrera les Turcs patriotes et libèrera son pays du joug et de l’incertitude qui faisait planer sur elle asservissement et déracinement.
Plantant les racines de la République Turque dans le sol anatolien, Mustapha Kemal « Atatürk » dit le Père des Turcs, a réellement fondé la Turquie actuelle, en faisant un royaume souverain, populaire, démocratique et laïque, qui aujourd’hui n’est toutefois plus le même que près d’un siècle auparavant.
Indépendante et souveraine, la Turquie voit dans son environnement le Caucase Russe par-dessus la Transcaucasie, la Mésopotamie égypto-irako-syrienne, les monarchies du Golfe que nous dirons ici arabe, là -bas Persique, pour ne pas froisser l’Iran perse qui se structure indépendante par son insaisissabilité géostratégique.
Aux confluences des influences, la Turquie n’a d’autre choix que de tirer son épingle du jeu, non pas simplement pour damner le pion à la Grande Histoire qui l’aurait voulue morte, mais pour ne pas en devenir comme jadis, un dommage collatéral.
Par A. GNADOU, mis en forme par BRIANDT
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