Le généticien et militant de gauche français Albert Jacquard est décédé mercredi soir à son domicile parisien à l’âge de 87 ans, a annoncé jeudi son fils à l’AFP.
Cet ancien élève de l’Ecole Polytechnique, né le 23 décembre 1925, président d’honneur de l’association Droit au logement (DAL), a été emporté par une forme de leucémie, a-t-il précisé.
Issu d’une famille de la bonne société lyonnaise, il rejoint l’Institut national d’études démographiques (INED) en 1962. Mais il approche de la quarantaine et «s’aperçoit qu’on n’est pas éternel et qu’on ne veut pas gâcher sa vie à des choses dérisoires».
Albert Jacquard part alors étudier la génétique des populations dans l’université américaine de Stanford, puis revient à l’INED et passe deux doctorats en génétique et biologie humaine dans la foulée.
Parallèlement à l’enseignement et à son travail d’expert à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il n’aura de cesse de démonter les arguments prétendument scientifiques des théories racistes et sera même témoin en 1987 au procès du nazi Klaus Barbie pour crimes contre l’humanité.
Ses premiers livres, comme «Eloge de la différence: la génétique et l’homme» (1978) rencontrent un grand succès qui ne se démentira pas, même quand il dérivera vers la philosophie, la vulgarisation scientifique ou l’humanisme antilibéral.
Dans les années 1990, Albert Jacquard va mettre sa verve médiatique au service d’une autre cause: les mal-logés et les sans-papiers.
En mai, l’AFP l’avait croisé à Cannes pour le «Festival de silence», organisé en marge des cérémonies de la Croisette.
«Ces moments nous rappellent la grande vertu du silence. Cela permet d’abord de prendre de la distance sur le côté artificiel d’un festival de cinéma. La réalité humaine se regarde mieux depuis l’île de Saint-Honorat que depuis la Croisette», avait lancé Albert Jacquard, à l’issue d’un déjeuner silencieux avec les moines de l’abbaye de Lérins.
Source : 20 Minutes
Facebook
Twitter
Pinterest
Google+
RSS