TUNIS (Reuters) – Au moins 13 personnes, selon le dernier bilan, ont été tuées dans un attentat commis mardi soir contre un bus de la garde présidentielle dans le centre de Tunis, acte qui a conduit le gouvernement à rétablir l’état d’urgence, levé en octobre, et à renforcer la sécurité dans la capitale et à ses abords.
Des militaires et des policiers en armes patrouillaient dans les rues mercredi et ont mis en place des barrages où les véhicules et les passants étaient fouillés. A l’aéroport international de Tunis, les forces de sécurité ne laissaient entrer que les passagers devant prendre un vol.
L’attentat de mardi dans Tunis est la troisième attaque d’envergure qu’ait connue la Tunisie cette année, après celle contre un hôtel de Sousse fin juin, qui a fait 38 morts, et celle contre le musée national du Bardo en mars, où 21 touristes avaient été tués. Ces deux attaques, qui ont visé le secteur du tourisme, un pilier de l’économie tunisienne, ont été revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
« C’est un nouveau type d’attaque qui prend pour cible le prestige de l’Etat, en l’occurrence le symbole que représente la Garde présidentielle », a déclaré un responsable de la sécurité présidentielle, Hichem Gharbi. « Nous sommes confrontés à un véritable défi, avec une attaque en plein centre-ville ».
Nul n’a revendiqué pour le moment l’attentat et les autorités s’interrogent toujours sur le type d’explosif utilisé pour détruire le bus, au moment où montaient à bord des gardes devant se rendre au palais de la présidence pour prendre leur service. De source proche de la présidence, on jugeait mardi soir probable qu’un kamikaze ait actionné sa ceinture d’explosifs à l’intérieur du bus.
Le chef de l’Etat, Beji Caïd Essebsi, doit tenir mercredi une réunion de sécurité. Il a proclamé l’état d’urgence pour une durée d’un mois. Un couvre-feu a été appliqué jusqu’à 05h00 du matin, dans la nuit de mardi à mercredi, dans la capitale.
La Tunisie fait figure d’exemple en matière de transition démocratique pour d’autres pays ayant vécu le « printemps arabe », tels que la Libye voisine. Trois mille de ses ressortissants auraient toutefois rejoint les groupes islamistes armés en Syrie depuis 2011, ce qui en fait l’un des principaux pourvoyeurs de djihadistes étrangers engagés dans les combats. Plusieurs centaines d’entre eux sont rentrés.
En septembre, sur la foi de renseignements, le gouvernement avait évoqué un risque d’attentat à la voiture piégée dans la capitale, dont une partie avait été fermée à la circulation. Il y a une semaine, Tunis avait annoncé l’arrestation de 17 djihadistes qui s’apprêtaient à commettre un attentat d’envergure contre des hôtels et des commissariats.
(Tarek Amara, Eric Faye pour le service français)
Source : Reuters
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