Le CAIRE (Reuters) – Les soldats égyptiens ne feront désormais plus serment d’allégeance devant le président de la République, prévoit un décret qui introduit un changement symbolique marquant l’indépendance du pouvoir militaire à l’égard du pouvoir civil.
Les soldats promettront « d’exécuter les ordres de leur hiérarchie », prévoit le serment d’allégeance amendé. La phrase « je serai loyal au président de la République » a été, elle, supprimée.
Ce décret a été promulgué par le chef de l’Etat par intérim, Adly Mansour, soutenu par les militaires depuis la destitution du président Mohamed Morsi le 3 juillet.
« Il s’agit d’un changement positif », a commenté un porte-parole de l’armée devant la presse. « Il a été pris afin que le serment ne soit pas adressé à une seule personne. Il comporte déjà une référence au président qui est l’un des chefs de l’armée », a ajouté le porte-parole.
« La loyauté va à la hiérarchie et non à une personne », a-t-il encore expliqué.
Le texte du décret a été présenté au président par intérim par le chef d’état-major de l’armée, le général Abdel Fattah Al Sissi, qui occupe également les fonctions de vice-président et de ministre de la Défense.
« Personne n’imagine qu’il s’agit d’une initiative du président », a commenté Nathan Brown, professeur à l’université George Washington et spécialiste de l’Egypte.
« Pour faire simple, il s’agit d’une initiative militaire qui a obtenu l’approbation du président », a-t-il ajouté. « Il n’y a aucun doute sur qui prend les décisions ».
Bureau du Caire; Pierre Sérisier pour le service français
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