Le parti présidentiel UPR a obtenu la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale en Mauritanie, selon des résultats officiels des élections législatives annoncés dimanche, qui le placent également en tête des élections municipales.
L’Union pour la République (UPR, au pouvoir) a obtenu 74 sièges sur les 147 de l’Assemblée nationale et, avec ses alliés d’une douzaine de petits partis, rafle un total de 108 sièges de députés. L’opposition obtient 37 sièges, dont 16 pour les islamistes du parti Tewassoul.
El-Wiam, un parti dirigé par d’ex-hauts responsables du régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005), obtient 10 députés, contre sept pour l’Alliance populaire progressiste (APP) du président de l’Assemblée nationale sortante, Messaoud Ould Boulkheir.
L’Alliance pour la justice et la démocratie/mouvement pour le Renouveau (Ajd/mr) dirigée par un journaliste, Ibrahima Sarr, candidat malheureux à la présidentielle de 2009, obtient deux députés.
Deux sièges de députés seront pourvus ultérieurement, lors de législatives partielles à une date non déterminée pour l’instant.
A l’issue de ces élections, Tewassoul devient le deuxième parti du pays et la première force à l’Assemblée nationale.
Aux municipales, le parti présidentiel a remporté la victoire dans 154 communes sur les 218 que compte la Mauritanie, selon les résultats proclamés par le président de la Commission électorale, Abdellahi Ould Soued Ahmed.
Tewassoul obtient un total de 18 communes.
Il est l’unique formation des 11 partis d’opposition de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) à avoir participé aux scrutins, boycottés par les autres membres de cette coalition.
Ces élections « n’apporteront aucune solution à la crise » politique en Mauritanie, à cause des « énormes irrégularités qui les ont marqués » et du boycott d’une partie de l’opposition, a déclaré dimanche à la presse le président de Tewassoul, Jemil Ould Mansour.
La COD a boycotté ces élections pour dénoncer leur organisation « unilatérale » par le parti du président Aziz.
Le taux de participation, qui était de plus de 75% au premier tour du 2 novembre, était de « plus de 72% » au second, selon la Commission électorale.
Moins d’un million d’électeurs étaient appelés à voter au second tour, contre 1,2 million au premier, pour renouveler 30 des 147 sièges que compte l’Assemblée nationale et les conseils municipaux de 119 communes sur les 218 du pays.
Ce sont les premières élections législatives et municipales organisées en Mauritanie depuis 2006.
Le processus électoral avait été bloqué après un coup d’Etat en août 2008. L’actuel président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien général dans l’armée, avait alors pris le pouvoir en renversant Cheikh Sidi Ould Abdallahi, premier chef d’Etat démocratiquement élu de Mauritanie.
Un accord conclu à Dakar en 2009 avait permis l’organisation d’une élection présidentielle, remportée en juillet de la même année par le président Aziz dans des conditions critiquées par l’opposition.
Fort de ses résultats, le président du parti islamiste a appelé dimanche à un « dialogue urgent » pour résoudre la crise politique.
« J’en appelle à un dialogue urgent pour résoudre cette crise qui dure depuis le coup d’Etat de 2008 », a déclaré à la presse Jemil Ould Mansour.
Source : AFP
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