Le cadre de concertation des sages mis en place par le président burkinabè Michel Kafando a terminé ses travaux mardi à Ouagadougou. A tour de rôle, la société civile, les partis politiques, la hiérarchie militaire et les ministres du gouvernement ont été auditionnés par les sages. Ces derniers doivent maintenant rendre leurs propositions de solution de sortie de crise au président Kafando, dans les heures à venir, pour une décision finale.
Le cadre de concertation des sages avait été mis en place la semaine dernière, avec pour mission de permettre un « rapprochement des positions des acteurs politiques, militaires et civils ». L’objectif étant de mettre un terme à la crise provoquée au Burkina Faso par le bras de fer qui se joue depuis le 28 juin dernier entre les partisans et les opposants à la participation de militaires aux institutions de la transition, et en premier lieu celle du Premier ministre de transition, Yacouba Isaac Zida.
Après près d’une semaine de travail, les sages s’apprêtent à remettre leurs conclusions au président Michel Kafando. Au fil des auditions des différents groupes, dont des diplomates en poste à Ouagadougou parmi lesquels des Français et des Américains, les sages du cadre de concertation ont posé trois questions :
• Existe-t-il des obstacles au bon déroulement de la transition ?
• Comment peut-on lever ces obstacles au cas où il y en aurait ?
• Que propose chaque groupe pour une bonne conduite de la transition ?
La société civile veut l’éviction du RSP
La société civile estime que « c’est l’intrusion du Régiment de sécurité présidentielle » (RSP) dans le débat politique qui est en cause dans la mauvaise marche de la transition. Devant les sages, la société civile a donc demandé de «revoir les missions du RSP et de relocaliser ce corps hors de la présidence ». La société civile « demande une décision courageuse et définitive » concernant le RSP, a indiqué Jonas Hien, président du Conseil national des organisations.
Les partis politiques veulent la démission d’Isaac Zida
Les partis politiques se sont alignés sur la position de la hiérarchie militaire qui, comme le RSP, demande depuis le début de cette crise le retrait de leurs camarades d’armes des institutions de la transition, et donc la démission du Premier ministre Yacouba Isaac Zida. « L’armée est une composante de la transition, donc nous ne trouvons aucun inconvénient à ce qu’elle retire ses représentants des organes de la transition », relate à RFI l’un des membres de la délégation. « Mais il faut que l’armée s’engage à ne plus perturber le processus », ajoute ce chef de parti. Devant les sages, les partis politiques se sont également plaints du comportement des organisations de la société civile, accusées de jouer un rôle étatique qui n’est pas le leur. « Que chacun s’en tienne à son rôle et mission », a rapporté ce leader politique.
L’armée veut la sortie des militaires des organes de transition
Quant à la hiérarchie militaire, « elle a maintenu fermement ses positions », selon un haut gradé. C’est-à-dire : le départ des militaires des organes de la transition, le retrait de l’article donnant droit à une élévation de grade à un lieutenant-colonel afin de devenir général, et le réaménagement de l’âge de départ des militaires à la retraite, qui a été revu à la hausse dans le nouveau Code militaire adopté en juin dernier.
Michel Kafando, le président du Faso devrait prononcer un discours à la Nation cette semaine, lors duquel il annoncera ses décisions devant clore cette crise qui a éclaté le 28 juin dernier.
Source : RFI
Facebook
Twitter
Pinterest
Google+
RSS