XAVIER DENIS a dirigé le groupement de gendarmerie du Jura de 2007 à 2010. Il vient d’être nommé général de brigade « pour prendre rang », selon l’expression consacrée, au 1er septembre 2019.
Un dispositif créé dans le Jura qui a fait école en France
Lorsqu’il était le patron des gendarmes jurassiens Xavier Denis avait notamment créé “Alerte commerce” avec Michel Dronier, le président de la fédération des commerçants du département. Un dispositif qui prévient les professionnels par SMS lorsque l’un d’entre eux est victime d’un délit. L’idée a, depuis, largement essaimé partout en France.
Après avoir quitté le Jura, il a pris la direction du bureau sécurité publique du prestigieux Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice à Paris. L’officier supérieur a ensuite rejoint Bruxelles, où il occupe toujours un poste au sein de l’Union Européenne.
En effet, l’ancien commandant de la compagnie de gendarmerie de Grenoble, le Colonel Xavier Denis, basé en Savoie depuis quinze ans, planifie aujourd’hui les missions civiles de l’Union européenne à travers le monde.
Son bureau est une fenêtre sur le monde. Au huitième étage de cet immeuble bruxellois qui fut le siège du Conseil, l’ancien patron des gendarmes de Grenoble, Xavier Denis, appartient à ces Français qui vivent et font l’Europe au quotidien. Nommé « senior strategic planner » (entendre « planificateur de niveau stratégique ») du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), il contribue depuis 2014 à la gestion des situations de crise.
Parmi ses préoccupations du moment : l’Ukraine. En accord avec les décisions du Conseil politique et de sécurité de l’Union européenne (UE), il participe à la mise en place d’une mission civile à Kiev qui doit assister les autorités locales dans la réforme de leur système de sécurité. Des experts, des militaires, des policiers de haut rang, des techniciens et parfois même des ambassadeurs participent à ces missions dont la durée de mandat peut varier de quelques mois à plusieurs années.
Depuis le traité de Lisbonne en 2007, le SEAE est devenu le bras diplomatique de l’UE. Il agit en concertation et bien souvent à la demande des états auxquels il apporte son soutien.
Dans ce processus, le Colonel Denis, 55 ans, est amené, au sein des équipes internationales de planificateurs, à préparer les bases sur lesquelles les délégués de l’UE vont décider d’une action extérieure puis, dans un second temps, à traduire la décision politique en termes de moyens, de durées et d’objectifs. Dans la Corne de l’Afrique, la mission vise à contrer les pirates et rétablir la sécurité maritime ; au Mali, il s’agit de restaurer une hiérarchie dans les forces de l’ordre ; au Niger, de contribuer à une meilleure organisation de la lutte contre le terrorisme… Au total, onze missions employant chacune de 60 à 1100 spécialistes (la plus importante est déployée au Kosovo) dans quinze pays. En règle générale, « sur place, notre rôle est de former et réformer » résume Xavier Denis.
Un poste sur mesure pour cet officier de gendarmerie française formé à Saint-Cyr qui s’est forgé une solide expérience diplomatique ces vingt dernières années en qualité de représentant de la France à l’OSCE à Vienne (Autriche) ; de conseiller – dédié à la lutte contre la corruption et la criminalité – auprès du Haut représentant de la communauté internationale en Bosnie ; ou encore en mission ONU au Sahara occidental. Mais cette nouvelle fonction comporte une dimension particulière : « Aux yeux des pays qui accueillent les missions civiles, l’UE est un label de qualité, un modèle démocratique », concède-t-il dans une forme de fierté. « Je suis citoyen européen, ce qui ne m’empêche pas d’être profondément attaché à la France, car c’est à l’UE que l’on doit cette certitude que l’Europe est en paix », confie-t-il dans cette période où l’utilité de l’Europe n’est pas toujours évidente aux yeux des Français.
On l’aura compris, la suite de sa vie professionnelle est placée sous le signe des étoiles sur fond bleu.
« Je suis citoyen européen, ce qui ne m’empêche pas d’être profondément attaché à la France »
Source : Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, BUREAU K1FO
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