Les soubresauts et suffocations de la Liberté en France ont pu étouffer toute réflexion annexe. Néanmoins l’im-PASS sanitaire ou laissez-PASSer promis par le Président MACRON ne peut nier sa qualité de Chef de l’État, et la possibilité qu’il veuille la faire renouveler à l’élection présidentielle de 2022. Ainsi MACRON se présentera-t-il à sa réélection ?
Dans LES QUATRE SAISONS BRIANDTAISES (Printemps, Été, Automne, Hiver), nous avons tracé les contours de la figure politique nationale des prochaines années. Dans le Printemps briandtais, nous avions privilégié une énième confrontation LE PEN/MACRON, tout en nous attachant à la localisation et direction de chaque participant potentiel au second tour de 2022. Porté sur l’honnêteté et la partialité pure, que nous mettrons à l’épreuve dans les trois opus suivants qui imagineront différentes combinaisons de victoires politiques, une phrase, la dernière, a néanmoins pu suscité moult interrogations.
Nous conclûmes en effet notre essai par le sibyllin post-scriptum qui suit : « Qu’irait faire François BAROIN dans cette galère ? «
Comme les observateurs des forces politiques de la droite française ne l’ignorent pas, François BAROIN a longtemps été vu si ce n’est comme l’enfant prodige de la République (ce rôle lui en a-t-il été usurpé par le Mozart de la finance ?) comme l’héritier de la République, je préciserai en reprenant la terminologie de GNADOU ATHYTHEAUD, comme l’héritier du Pompidolisme, Maison-Père de la Cinquième République.
En effet, BAROIN, fils d’un ponte de la droite laïque, symboliquement adopté par l’ami de celui-ci Jacques CHIRAC, futur Chef de l’État français, avait du le suivi attentif de sa destinée par les bonnes fées de la République a ce qu’il en avait gravi les échelons, patiemment, depuis son jeune âge : député, maire, sénateur, ministre, président de l’association des maires de France . . . BAROIN devait devenir Président ! . . . de la République, or qu’il faille dire aujourd’hui que la prophétie s’était réalisée avec son accession à la tête de l’instance représentative des premiers édiles de France.
BAROIN a donc déjà été dirigeant d’association, ne voulait-t-il ou plutôt ne pouvait-il être dirigeant de l’État ? Le Président de France n’est pas désigné comme dans une réunion de comité de parti, et depuis 2017, le candidat d’un parti à la présidentielle n’est lui-même plus que rarement désigné de la sorte. L’heure n’est plus à la sophistication d’apparatchik mais aux instincts . . . primaires. Ou il faut s’imposer au sein de son mouvement politique, comme François HOLLANDE au PS en 2012, ou il faut créer le sien comme Emmanuel MACRON avec En Marche! en 2017, et s’y imposer tout autant. Si François BAROIN avait été réticent à se lancer dans la bataille d’idées comme de personnalités chez LR (son parti), que n’avait-il pas lancé le sien, ou sa campagne en indépendant, comme Xavier BERTRAND ?
L’embêtant n’était donc pas la rose politique au poing, mais le chemin de croix même à emprunter pour acter de sa dévotion à la cause nationale ou républicaine. Serait-ce alors l’engagement qui ferait défaut ? En tout état de cause, par la phrase « Qu’irait faire François BAROIN dans cette galère ? « , qui était justifiée par les informations que nous avions déjà sur la grande hésitation du Maire de Troyes de se lancer dans la course à l’élection présidentielle prochaine, nous mettions l’accent sur la considération ou négative ou lasse que l’éternel candidat à Matignon pouvait avoir à l’égard du périple vers l’Élysée.
Cinq mois après la bryandtaise prédiction, BAROIN la confirme :
« François Baroin a donc définitivement renoncé à être candidat à la présidentielle. (…) Un coup dur pour (Christian) Jacob, son premier fan (et Président de leur parti Les Républicains) , qui lui avait donné jusqu’au 20 août pour se prononcer. » (Le Canard Enchaîné, mercredi 14 juillet 2021, p.2)
Le journal satirique de poursuivre : « Baroin avait confié depuis longtemps à « ses vrais amis » qu’il ne voulait pas « (s’)emmerder avec la présidentielle« , qu’il « n’en avait pas l’envie« , qu’il « préférai(t) privilégier (s)a vie personnelle« .
Nous respectons le choix de M. BAROIN et en prenons acte, en nous demandant toutefois au vu des arguments avancés si ceux-ci ne pourront plus tard délégitimer un quelconque revirement de sa part à l’égard d’un destin présidentiel, à l’aune de sa considération des sacrifices que cela exige. Nous sommes néanmoins surpris qu’alors que BAROIN n’a jamais caché ses ambitions présidentielles, et qu’il a toujours poussé fort l’ambition jusqu’à se rapprocher au gré des circonstances de SARKOZY, puis JUPPÉ, et FILLON, ou MACRON, lui-même afin que ceci, ou davantage ceux-ci favorise(nt) son accession au poste de Chef de Gouvernement, ce en pensant que Matignon lui ouvrirait un boulevard pour l’Élysée.
C’est ici que K1FO ne peut que rappeler que si la stratégie matignonienne de BAROIN peut rappeler celle de son mentor CHIRAC, ce dernier a traversé deux décennies avant de passer de la Rue de Varenne au Faubourg Saint-Honoré. Dans Pompidou : Maison-Père de la République, par GNADOU Athytheaud, il était rappelé que l’autre figure, antagoniste et jumelle, de la dynastie pompidolienne, a avoir franchi le Rubicon entre les deux étages suprêmes de l’exécutif français, dans le sens ascendant bien sûr (quel ancien Président à part Poutine pourrait devenir Premier Ministre après avoir dirigé l’État?) était Monsieur Édouard BALLADUR, Premier Ministre de 1993 à 1995, qui se présenta, non pas à tort mais sans succès à l’élection présidentielle de 1995.
Sans la patience de CHIRAC, ou plutôt sa persévérance, sans l’opportunisme de BALLADUR, ou sans courage, François BAROIN aura sans doute eu la prudence de ne pas se jeter à corps perdus, dans les galères politiques, parties de chasse ou celui qui tient le fusil peut devenir gibier, pour l’Olympe élyséen, que, il est vrai, nul ne peut forcer quiconque de subir . . . ou de fuir au-delà les limbes ?
ATHY BRYANDT
Facebook
Twitter
Pinterest
Google+
RSS